Après l'énorme succès en Allemagne d'"Un prof pas comme les autres",une suite nous pendait inévitablement au nez.La même équipe rempile,du producteur Constantin Film au réalisateur Bora Dagtekin,ainsi que tous les acteurs,avec à leur tête Elyas M'Barek dans le rôle de Muller.Le scénario rempile lui aussi,l'histoire étant identique à celle du premier opus,à savoir que notre enseignant-braqueur va passer son temps à tenter de récupérer le fruit malencontreusement égaré d'un casse,pour finir comme la fois d'avant par distribuer généreusement le pognon,tel un Robin des Bois de l'ère moderne.Entre-temps,il subira une avalanche de galères qui vont le rapprocher encore plus de ses élèves.Evidemment,il fallait bien apporter un peu de nouveauté,et l'histoire se déplace donc en Thaïlande,où Muller et sa classe partent en voyage pédagogique.A priori,brocarder la mode de l'écologie,du périscolaire,la disparité de moyens et de populations entre les établissements et la stupide mise en compétition de ceux-ci paraissait être une idée tout à fait intéressante.Du reste,le début du film se tient à peu près,alternant des gags franchement drôles et d'autres plus faibles,voire carrément navrants.Hélas,plus vite encore que dans le premier film,le soufflé retombe et Dagtekin perd visiblement le contrôle de son histoire pour se mettre à faire n'importe quoi.Ca vire carrément au pensum moralisateur mâtiné de paternalisme tiers-mondiste,et l'humour disparait quasiment,ce qui est gênant dans une comédie.D'autant que certains éléments du scénario ne reculent devant rien et le font dévaler sur la pente glissante du mauvais goût putassier.Des enfants rescapés du tsunami vivent en une communauté autarcique de voleurs,le réalisateur a dû voir "Vinyan",les thaïs sont de pauvres gens bien gentils mais incapables de se prendre en main et dépendant entièrement de la solidarité des occidentaux,les élèves du lycée huppé sont tous de petits salopards et leur prof est un trafiquant de drogue,bonjour le manichéisme.Pour finir,on guérit la maladie d'Asperger en trente secondes.Ben voyons!"Un prof pas comme les autres" avait déjà du mal à établir l'équilibre entre sale blague décapante et bons sentiments mièvres,mais cette suite se noie totalement en voulant jouer sur tous les tableaux,sans ligne directrice et sans retenue.