Bon, première question: Audiard a-t-il fait fait Black Swan ? Ou District 9 ? Ou est-ce Blompkamp derrière Un Prophète ? ou peut être Aronofski derrière District 9 ???
Même caméra instable, même caméra qui ne prend pas de point de vue, même type de réal qui utilise sa caméra come cache misère...
Misère de l'histoire (Ca va Scarface, bien ?), dans un cadre où ne nous serons épargnés aucune évidence (la prison serait donc l'école du crime ? Non ? Vraiment ?) sauf pour ceux qui sont persuadés que la prison égale aux vacances et que rien ne vaut la peine de mort de toutes les manières.
Misère du consensuel ensuite (sympa, une prison où on ne viole pas !) et de la crédibilité(Encore un propos réaliste dans la forme, obligé de tordre ce même réalisme pour faire accepter son "histoire". Un parrain corse obligé de faire appel à un looser à peine arrivé pour tuer un témoin gênant. Ce n'est pas les occasions qui doivent manqué pourtant... Hein, quoi, c'est le seul voisin de cellule qu'il a eu depuis des lustres ? Bon, et tout à coup, pouf on lui en met un, de compagnon de cellule ? Mais pourquoi donc ce revirement ?.
Après, c'est l'ennui et rien de neuf ne vient éclairer ce film. Audiard déroule son Scarface reubeu, que seule peu "dynamiser" une caméra souffrant de parkinson avancé, avec il est vrai quelques éclairs (je n'oserais pas le terme de fulgurance) avec des éclairages, minés par des scènes "fausses pistes" (est-ce utile ? ZzzzZzz répondit la marmotte) violentes because faut choquer les bourges, tavu ? Et ça marche ! C'est ça le pire.
Tristesse du cinéma actuel donc, avec un énième "réalisateur" qui, certes, porte son histoire, mais qui est tellement formaté par le système qu'il n'en sort pas, préférant une histoire finalement vaine filmée "top classe" (ah bon ?) "parce que Kubrick a initié le mouvement" (en fait non, mais on va leur laisser croire que oui) qu'il fait d'un sujet pourtant assez crade et explosif au premier abord une histoire creuse et insipide, avec effets de style pour bien marqué sa capacité à utiliser le ralenti. Sic.
Ultime gabegie, pourtant celle qui saute aux yeux au premier abord puisque c'est le titre du film, le "prophète" n'en a aucune caractéristique, si ce n'est une tricherie basique utilisée par la nuit des temps par un nombre incalculable de scénaristes qui consiste à qualifier le personnage principal de "prophète" suite à un accident en bois sur la route.
Le conducteur devait être bourré (les environs étaient très dégagés) mais comme faut bien enfoncé dans le crâne du spectateur que c'est un "prophète" - faut dire que rien dans l'histoire n'a pu réellement amené cette idée de "prophète", alors faut bien trouver une excuse en carton.
J'entends bien que le terme prophète peut être utilisé comme un symbole, mais je croyais, piteusement et je m'en excuse vis à vis de tous les scénaristes dignes de ce nom qui ont pu amener ce genre de choses autrement que par "Bonjour, je suis Un Prophète, c'est indiqué dans le titre et un mec le dit en cours de film. Cool, non ?", que cela pouvait se travailler dans la suggection, par l'iconisation, par la force et le très difficile (il est vrai) dosage d'éléments divers, renvoyant, petit bout par petit bout, à cette idée.
Et non. Vous aurez des trucs vaguement ordinaires, qui reste, malgré tout, au dessus du lot de la production actuelle, mais pour l'identité, le subversif, on repassera.
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