Ce film, je l'ai ressenti comme un long cauchemar qui ne cesserait jamais. On chute, on plonge dans l'obscurité aux côtés de Malik El Djebena. Celui-ci, interprété merveilleusement par Tahar Rahim, est attachant, touchant, inoubliable, mais aussi traumatisant. Il semble incarner la fragilité la plus sincère au départ, n'être que la victime de dangereux prédateurs, mais une bête féroce est aussi tapie en lui. La violence de ce film, et de cette créature féroce, m'a profondément marquée et retournée à de nombreux moments. La violence est crue, sanguinolente. J'ai eu la sensation de me retrouver dans un univers oppressant, où se côtoient la mort, la folie et les instincts les plus cruels. Mais encore au-dessus de l'atmosphère étouffant, il y a autre chose. Un lieu poétique, rempli d'émotions simples, belles. Tout comme les personnages, nous n'accédons que rarement à cet endroit, et cependant, juste assez fréquemment pour ne pas rester (complètement) pétrifiés, médusés par l'horreur.
Le destin du jeune Malik m'a touchée, révoltée mais il est aussi selon moi une représentation de chaque homme, en qui cohabite l'ombre et la lumière, le calme et la tempête, le réel et le fantastique.