Vit & Filip sont deux étudiants en cinéma qui, dans le cadre de leur film de fin d’étude, décident de mettre en œuvre une vaste supercherie, à grands coups de campagnes marketings où ils annoncent l’ouverture d’un grand supermarché appelé "Český sen". Le jour de l’inauguration à Letňany (Prague), des milliers de personnes se déplacent et découvrent stupéfiait qu’en lieu et place de ce temple de la consommation, il n’y a rien d’autre qu’une fausse devanture plantée au beau milieu d’un champ.
Vit Klusak & Filip Remunda nous entraînent au cœur d’une histoire complètement folle et délirante : créer de toute pièce un supermarché. Cela commence par la transformation physique des deux énergumènes qui retrouvent grimés en manager (en costard-cravate), allant jusqu’à démarcher une agence de communication pour travailler sur la campagne marketing. De la création du logo en passant par le casting pour trouver un panel de consommateurs qui sera prêt à se laisser manipuler, du tournage des spots publicitaires pour la télévision à l’enregistrement de la voix off pour la campagne radiophonique, jusqu’à l’affichage des 4x3 en pleine rue, dans le métro ou via des encarts pub dans les journaux, les deux étudiants ne reculent devant rien pour mener à bien leur vaste opération. On assiste même à une enquête de satisfaction où des consommateurs doivent donner leur avis sur les campagnes publicitaires ou sur les faux tracts qui seront distribués (sans savoir qu’il s’agit d’une supercherie).
Un rêve tchèque (2005) n’est pas seulement le plus grand canular de l’histoire de la République Tchèque, c’est aussi et surtout un moyen pour les deux cinéastes d’explorer les effets manipulateurs du consumérisme en créant une campagne pour une chose inexistante. Derrière cette supercherie, les deux étudiants ont aussi voulu dénoncer le pouvoir de la publicité à travers la campagne publicitaire du gouvernement pour rejoindre l'Union Européenne. Il faut s’avoir qu’avant 2004 (avant que le pays ne rejoigne l’U.E.), le gouvernement avait martelé une grosse campagne publicitaire auprès de sa population en vue du référendum qui s’était tenu en 2003.
Une farce sociologique qui tourne en dérision le consumérisme, tout en se payant le luxe de critiquer le gouvernement du pays (qui a lui-même financé le film puisque les deux étudiants ont bénéficié d’une subvention du ministère de la Culture).
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