"En amour, l'éternité n'a qu'un temps ..."
Il s'agit d'un film en noir et blanc dont le scénario est inspiré d'une histoire vraie. Après 20 ans d'absence Jean Jacques est de retour à Lyon. Il est directeur d'une troupe de danse qui vient faire une représentation au célèbre théâtre des Célestins. L'introduction du film, pleine de mystères, est faussement fantastique. Il y a 20 ans Jean Jacques était épris de Geneviève mais Jérôme l'était aussi. Cela s'est mal terminé, Jérôme a tiré un coup de feu sur Jean Jacques. La description de la bourgeoisie lyonnaise avec ses bassesses, ses manœuvres, sa cupidité est féroce. L'interprétation est excellente avec Louis Jouvet dans le rôle de Jean Jacques, un être cynique, cruel, qui veut assouvir son envie de vengeance. Il manipule tout le monde et est très distant, froid. A l'opposé François Perrier, très jeune, interprète un jeune homme qui désire travailler comme décorateur mais qui est très naïf et est manipulé. Les dialogues sont vivants, corrosifs, sarcastiques. Il y a pas mal de bonnes répliques, c'est savoureux. De nombreuses scènes sont tournées dans le théâtre, notamment dans les coulisses. Il a quelques scènes du spectacle de danse. La fin du film est un peu dure ... Disons que cela ne se termine pas très bien pour tout le monde. Le titre du film est bien en rapport avec son thème, mais c'est aussi un clin d’œil au retour de Louis Jouvet après son exil pendant le guerre. L'affiche avec la tête de Louis Jouvet incrustée dans une silhouette est très réussie.