Un roi sans divertissement est une anomalie, pour plusieurs raisons. Dans le cinéma français du début des années 60, tout d'abord, car il se situe bien loin de la Nouvelle Vague et à égale distance des films des réalisateurs classiques et chevronnés de l'époque. Ensuite, il témoigne des relations complexes de Giono avec le cinéma, lui qui n'a tourné qu'un seul long-métrage et qui, ici, réécrit totalement son roman éponyme. Enfin, François Leterrier, après quelques films ambitieux, s'est tourné vers des productions commerciales insipides dont Goodbye, Emmanuelle et Je vais craquer sont les pépites (rires). Un roi sans divertissement est un film fascinant pour son atmosphère enneigée et ses silences languissants et agaçant pour ses prétentions métaphysiques quant à la nature ou la condition humaine, on ne sait plus trop, et la tentation du mal qui guette chacun d'entre nous. Il est vrai que quelques gouttes de rouge sur un tapis blanc, en hiver, c'est joli, et qu'une chanson de Brel pendant les deux génériques, c'est la classe ultime. Et puis n'oublions pas Colette Renard et Charles Vanel, remarquables, qui dament le pion à Claude Giraud, plutôt fade.

Cinephile-doux
6
Écrit par

Créée

le 5 févr. 2024

Critique lue 31 fois

1 j'aime

Cinephile-doux

Écrit par

Critique lue 31 fois

1

D'autres avis sur Un roi sans divertissement

Un roi sans divertissement
AMCHI
8

Critique de Un roi sans divertissement par AMCHI

Vu la filmographie ultérieure de Leterrier (il a même réalisé un Emmanuelle) on a du mal à croire qu'il ait pu mettre en scène un film si beau, difficile à décrire Un Roi sans divertissement qui est...

le 30 janv. 2016

6 j'aime

8

Un roi sans divertissement
Fatpooper
8

Le petit théâtre

J'ai pas lu le livre ! C'était bien sympa. L'ambiance sous la neige est vraiment superbe ! Bien plus prenante que dans "The hateful eight". Ne fut-ce que le premier plan, avec cette musique de Brel...

le 28 févr. 2016

5 j'aime

2

Un roi sans divertissement
Maitsuya
9

Critique de Un roi sans divertissement par Maitsuya

Avec cette version filmée d'Un Roi sans divertissement, Giono nous offre plus qu'une simple transposition. C'est là une variation : personnages, chronologie, tout s'en retrouve chamboulé et renaît...

le 12 déc. 2011

5 j'aime

1

Du même critique

As Bestas
Cinephile-doux
9

La Galice jusqu'à l'hallali

Et sinon, il en pense quoi, l'office de tourisme galicien de As Bestas, dont l'action se déroule dans un petit village dépeuplé où ont choisi de s'installer un couple de Français qui se sont...

le 28 mai 2022

79 j'aime

4

France
Cinephile-doux
8

Triste et célèbre

Il est quand même drôle qu'un grand nombre des spectateurs de France ne retient du film que sa satire au vitriol (hum) des journalistes télé élevés au rang de stars et des errements des chaînes...

le 25 août 2021

79 j'aime

5

The Power of the Dog
Cinephile-doux
8

Du genre masculin

Enfin un nouveau film de Jane Campion, 12 ans après Bright Star ! La puissance et la subtilité de la réalisatrice néo-zélandaise ne se sont manifestement pas affadies avec Le pouvoir du chien, un...

le 25 sept. 2021

72 j'aime

13