Un roi sans divertissement qualifie, selon Jean Giono, dont le film est l'adaptation d'un roman, l'homme dans son ennui.
A travers une expression très rigoureuse et presque ésotérique, l'auteur démontre une triste condition de l'humanité malgré sa formidable faculté à vivre et évoque des hommes cherchant à échapper à l'existence monotone par des actions violentes, sanglantes, morbides.
Le propos est d'un pessimisme extrême, qui conçoit l'ambivalence des hommes comme une fatalité. Un état que découvre et que trouble le capitaine de gendarmerie Langlois, précisément chargé d'élucider une série de meurtres énigmatiques et semble-t-il arbitraires.
La sécheresse du style de Giono, ses accents de pure tragédie sont très fidèlement restitués par la mise en scène de François Leterrier, laquelle, s'accordant aux immensités désertiques et enneigées des plateaux de la Haute-Provence, dont le climat glacial déteint nécessairement sur les habitants et leurs comportements, en souligne constamment la singularité. On peut donc voir ici un vrai film d'auteur(s) bien que parfois un peu rébarbatif par son minimalisme et son langage complexe.