Une adaptation émouvante au goût de déjà-vu dont le coeur bat grâce aux deux jeunes acteurs.

Christian Duguay va se faire une spécialité des films français à hauteur d’enfants en mode rétro après la suite de « Belle et Sébastien ». Un genre qui lui va plutôt bien tant il sait filmer les bambins et les adolescents de manière à tirer le meilleur d’eux-mêmes. En cela les jeunes Dorian Le Clech et Batyste Fleurial sont en tous points parfaits de naturel et de complicité bien secondés par un Patrick Bruel imposant et concerné. En revanche certains seconds rôles n’avaient vraiment pas leur place ici et se révèlent en total décalage avec l’ambiance du film, Kev Adams en premier lieu.


Cette histoire tirée du roman éponyme particulièrement célèbre de Joseph Joffo paru en 1973 avait déjà connu une adaptation par le spécialiste de l’enfance au cinéma Jacques Doillon. Cette nouvelle version dotée d’un plus grand budget manque parfois paradoxalement d’ampleur visuelle dans son décorum et sa reconstitution alors que le budget alloué doit être dix fois plus important que la première version. Elle n’en reste pas moins cousue main avec de beaux paysages, une photographie plaisante et une réalisation illustrative mais appliquée. On est à deux doigts de tomber dans le film du terroir passéiste type publicité Herta mais on n’y sombre heureusement jamais.


On suit donc les aventures de ces deux frères juifs qui fuient la capitale et les allemands durant le Seconde Guerre Mondiale avec plaisir bien que cette histoire ait été maintes fois vue et que la victimisation du peuple juif pourra sembler bien trop souvent assénée dans l’histoire du cinéma au détriment d’autres minorités également exterminées. On a l’impression d’avoir déjà vue mille fois cette histoire mais certains passages parviennent encore à émouvoir en rapport au sujet. Mais ce qui nous touche le plus est cette belle histoire fraternelle entre ces deux gamins qui s’avère être le cœur du film. Elle nous touche et nous fait verser quelques larmes faisant fi de quelques longueurs et d’un classicisme formel trop évident.

JorikVesperhaven
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le 20 janv. 2017

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Rémy Fiers

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