A partir d'un sujet aussi magnifique qu'essentiel à notre époque amnésique - la nécessité de la mémoire et les effets (ici psychanalytiques plus que politiques) dévastateurs de l'oubli volontaire -, Claude Miller ne réussit qu'à livrer un pseudo mélodrame en costumes sans âme ni crédibilité, sans réussir heureusement à gâcher la force de son thème (voir par exemple la conclusion, avec la voix off redondante - comme tout au long du film -, qui, même si elle met un peu trop "les points sur les i", porte son incommensurable poids de douleur).
La faute de ce semi-ratage en revient à des choix de mis en scène ridiculement conventionnels (le film sent la naphtaline et est souvent risible dans son decorum figé) autant qu'à un casting de vedettes largement hors sujet, la palme revenant à un Patrick Bruel aussi inconsistant qu'à son habitude, incapable de conférer la moindre complexité à un personnage trop ambigü pour lui.
En France, on appelle cela un film "populaire" !
[Critique écrite en 2007]