À deux mains, si vous le voulez bien.
Premier épisode de la trilogie du Sabreur Manchot, le titre m'a convaincu qu'il m'était indispensable de le voir.
L'histoire est d'ailleurs à la hauteur.
Tout d'abord, il s'agit d'un WuXia (武俠, films de chevalier solitaire), dont l'une des caractéristiques, outre la coiffure en chignon et les combats d'épée, est d'avoir un héros généralement aussi futé qu'une feuille de laitue flétrie.
[Attention ! La suite dévoile des éléments de la palpitante intrigue de ce film.]
Fang Gang est un prodige de la lame, le meilleur de ses condisciples et de sa famille adoptive (qui détient le secret du maniement du sabre d'or). Sa sœur adoptive est amoureuse de lui, et comme toutes les filles, décide donc de lui en faire baver, accompagnée de ses deux frères. Et comme Fang Gang, ça le saoule qu'on lui dise « t'as été adopté, t'as été adopté, nananèreuh », il décide de s'en aller. L'apprenant, elle lui court après pour lui mettre une raclée à mains nues, puis finalement décide de lui couper le bras, et le laisse partir avec son moignon dans la neige. Sur le chemin vers nulle part, il rencontre une fille jolie, gentille, qui vit seule et qui a de l'argent, et qui va tout faire pour le soigner.
Mais Fang Gang est dépité, sans son bras droit, il ne peut plus se battre, Et comme il est un peu con, il ne sait faire que ça.
Heureusement, par le plus grand des hasards, la fille qui l'a recueilli possède un manuscrit secret permettant de maîtriser le kung fu de la main gauche. Youpi.
Mais les sentiments qu'il éprouve pour sa sœur adoptive mutilatrice au grand cœur troublent autant sa pensée que son envie de vengeance envers ses frères adoptifs et les hommes de Visage Rieur (un gros qui ponctue toutes ses phrases par hinhinhin) et du Démon au Fouet (un vieux qui commence toutes ses phrases par HaHaHaHaHa) qui ont tué ses condisciples avec l'invention extraordinaire d'une lame-pince qui bloque les sabres.
On a beau leur expliquer et leur montrer comment fonctionne la lame-pince, ils continuent à fourrer leur sabre exactement là où il faut pour se retrouver bloqués et se faire tuer (car ils ne lâchent pas leur sabre quand ils sont bloqués, je pense qu'ils sont soudés). Même le maître, qui voit tout le monde crever sous ses yeux et qui dit avoir compris, fait exactement la même chose quand vient son tour.
Le sang est rouge vif, les affrontements sont mous et se ressemblent tous. Le ciel des décors est peint, ce qui donne un magnifique ciel gris parking, ça ne dénote en rien avec l'ensemble de ce film.
On pourra par contre souligner la qualité d'image et de son (malgré des bruitages de mauvaise qualité) qui sont très bons pour un film hongkongais aussi vieux (il n'a de ce côté rien à envier avec les productions des années 90 !). À noter qu'il est en mandarin.
Si je lui mets cinq étoiles, c'est parce qu'il en devient drôle malgré sa stupidité. Il est d'ailleurs recommandé de parler (et de boire) durant le visionnage.
(je précise que je ne suis pas un grand amateur de 武俠, tant pis si je blasphème en qualité de béotien)