Si vous n'êtes pas un nostalgique des années 70, de la lumière, de la musique, des costumes, des décors de cette époque, passez votre chemin. C'est à peu près le seul intérêt que l'on peut trouver dans ce film poussif et peu convaincant.
Donc, on a un bonhomme qui parcourt une ville (Seattle) en tuant des flics en uniforme. Puis, notre bonhomme rentre dans un bar, commande un café et va aux toilettes, où le cinéaste en profite pour bien nous montrer son insigne de policier.
Enfin, notre bonhomme se fait abattre à son tour.
Et c'est là qu'intervient John Wayne.
Un Silencieux au bout du canon est un film de vieux. Wayne avait 67 ans, Sturges (le formidable réalisateur de westerns, mais aussi du meilleur film de guerre américain, la Grande Évasion) trois ans de moins, mais dans les deux cas c'était la fin de la carrière. Et ça se sent : Sturges essaie plus ou moins de s'adapter aux méthodes de réalisation de l'époque, mais sans y parvenir. Il est très difficile de reconnaître là le grand cinéaste, celui qui savait insuffler rythme et action à ses films. ici, c'est la lenteur qui prime. Il y a des scènes de dialogues qui sont non seulement inutiles, mais qui plombent le film.

Et puis, il faut bien l'avouer, c'est un film de vieux réac.
La preuve :
_ dès que quelque chose va mal en ville : "on dirait un coup des anarchistes"
_ les policiers sont pris pour cible, avec tous ces hippies !"
_ McQ est un adepte des méthodes brutales : envoyer les voyous à l’hôpital, ce n'est peut-être pas très réglo, mais ça débarrasse les rues
_ et comme les lois, c'est fait pour protéger les truands, alors ne les respectons pas : "les lois sont trop progressistes"
_ Et les femmes, hein ? "Le MLF leur monte à la tête !" Allez, aux fourneaux, et qu'ça saute !
Je pense sincèrement que le clan Wayne (parce que le film est produit par le fiston, Michael Wayne) voulait reprendre la main en naviguant sur la vague du Dirty Harry (et en prenant Harry Callahan au premier degré, ce qu'il ne faut surtout pas faire).

Alors, fort heureusement, il y a deux ou trois scènes plutôt sympa (une course-poursuite, entre autre). Il y a de l'humour (fort involontaire, parfois). Les rebondissements de l'enquête se laissent suivre.
Mais ce n'est pas suffiant pour en faire un bon film.

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le 13 nov. 2014

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SanFelice

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