Plus minimaliste encore que "Still life" tourné l'année suivante - n'offrant que de rares éléments satiriques complémentaires (effigie du Shah sur un billet) -, de part la monotonie répétitive et viciée de l'existence d'une petite famille pauvre subsistant par la pêche braconnée, le film met en valeur la ténacité humble de ses protagonistes ne se laissant pas abattre moralement, resistant à la morosité (l'enfant lutte symboliquement en trottinant sans cesse dans ses déplacements, le père ménage l'apparence de son fils - songeant à lui acheter de nouveaux habits - préservant avec humanité le peu de son univers affectif). Un monde autoritaire, sans horizon ni espoir d'aucune sorte, même face au large, sur les rives de la mer Caspienne. D'une beauté austère qu'on pourrait thématiquement rapprocher vaguement de Bela Tarr, en beaucoup moins solennel. 5,5/10

Flip_per
5
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Désespoir, Film iranien, Précarité, Répétition au montage ou narratif et Films vus en 2024

Créée

le 29 juin 2024

Modifiée

le 29 juin 2024

Critique lue 8 fois

Flip_per

Écrit par

Critique lue 8 fois

Du même critique

Pure Coolness
Flip_per
6

Critique de Pure Coolness par Flip_per

La tournure de cette comédie est finement menée, son écriture précise et équilibrée. Elle mets en dérision une certaine tradition patriarcale et plus généralement la posture masculine machiste dans...

le 24 juin 2024

1 j'aime

Orine, la proscrite
Flip_per
7

Critique de Orine, la proscrite par Flip_per

Tragédie mizoguchienne mettant en scène un monde aux conventions sociales rigides, aliénantes et mortifères, plus impitoyables encore à l'égard du petit peuple: une sexualité féminine entravée, des...

le 16 juin 2024

1 j'aime

Still Life
Flip_per
7

Tic-tac

Texte minimaliste et mise en scène épurée portant un regard d'entomologiste sur un couple de provinciaux, fonctionnaires en fin carrière, exclus du progrès dont bénéficie les citadins, traités sans...

le 10 juin 2024

1 j'aime