Plus minimaliste encore que "Still life" tourné l'année suivante - n'offrant que de rares éléments satiriques complémentaires (effigie du Shah sur un billet) -, de part la monotonie répétitive et viciée de l'existence d'une petite famille pauvre subsistant par la pêche braconnée, le film met en valeur la ténacité humble de ses protagonistes ne se laissant pas abattre moralement, resistant à la morosité (l'enfant lutte symboliquement en trottinant sans cesse dans ses déplacements, le père ménage l'apparence de son fils - songeant à lui acheter de nouveaux habits - préservant avec humanité le peu de son univers affectif). Un monde autoritaire, sans horizon ni espoir d'aucune sorte, même face au large, sur les rives de la mer Caspienne. D'une beauté austère qu'on pourrait thématiquement rapprocher vaguement de Bela Tarr, en beaucoup moins solennel. 5,5/10