De passage sur Paris, un matelot s'amourache d'une fille d'un cabaret, menacée d'être raflée par la police. Pour ne pas qu'elle soit prise, il la fait passer pour son amoureuse, et se lie avec cette dernière. Ses capacités physiques vont faire merveille dans un cirque, et poussé par un Monsieur Muscle, il va tenter une carrière dans la boxe, ce qui ne pas être sans risques pour sa relation.
Complètement méconnu aujourd'hui, Un soir de rafle ne doit son existence qu'à la présence aux scénarios et dialogues d'Henri Decoin et Henri-Georges Clouzot, lesquels donnent un sentiment de véracité aux aventures de ce marin, joué par Albert Préjean. Acteur lui aussi oublié, mais qui fit le bonheur du cinéma muet avant que sa collaboration avec les Allemands durant la guerre ne fassent déchoir du sommet. Il est l'exemple même du type bourru, mais sentimental avec celle qui va devenir sa femme, jouée par Annabella. Mais il va la laisser tomber en quelque sorte pour se consacrer à la boxe. J'avoue que toute la première partie, où il ne combat pas encore, est assez réussie, ainsi que la dernière, où on voit ses pugilats, avec tout un travail de montage pour suggérer une vue suggestive quand il prend des coups. D'ailleurs, très belle idée de mise en scène, un coup va lui faire gicler une une goutte de sang sur le visage d'une spectatrice qui, loin de s'en offusquer, va décider de ne pas l'essuyer parce que ça porte bonheur !
Entre ces deux parties, il faut dire qu'on s'ennuie ferme, avec la présence de plusieurs chansons, dont certaines par Albert Préjean, et c'est peut-être le bémol du film, car le rythme n'est pas toujours maitrisé, ainsi que la gestion du temps qui passe. Un soir de rafle est clairement un véhicule pour ce dernier, dont c'était un de ses premiers rôles parlants, mais rien d'inoubliable dans cette histoire par ailleurs un peu trop moralisatrice.