Thriller Australien plutôt confidentiel, The Interview est un film au demeurant assez difficile à trouver, et qui, si vous vous donnez la peine de le faire, appâté par la moyenne élogieuse qu'il récolte ici, s'avère tout aussi difficile à apprécier. La cinématographie, tantôt pompière avec ses plans jouant outrageusement sur le clair/obscur, tantôt carrément amatrice avec ses fondus au noir et ses flash-back dansants, n'a ici pas grand chose à offrir. La réalisation fait, dans l'ensemble, très téléfilm, et la direction d'acteurs brille par son absence de finesse.
D'emblée, le film nous introduit des personnages grossiers et caricaturaux, avec notamment un flic bête et méchant qui s'amuse à bousculer brutalement un suspect qui se pisse dessus toutes les quatre secondes. La trame est construite à la façon d'un Usual Suspect, et on se doute qu'une inversion des rôles va nécessairement se montrer au jour, mais déjà les grosses ficelles agacent.
Une fois au commissariat, ça va de mal en pis : les tenants et aboutissants de l'enquête restent flous jusqu'à un stade avancé du récit, et les enjeux (en terme de recherche d'indices) sont plus ou moins absents. Se succèdent donc des entretiens qui ne servent à rien sinon à faire évoluer la dynamique elle-même de la relation entre le détenu et ses interrogateurs.
Un journaliste et une commission d'enquête servent ici d'élément antagonistes à la bonne conduite de l'enquête, venant mettre des bâtons dans les roues des détectives dans ce qui semble être une critique du caractère beaucoup trop procédurier de la justice à laquelle on a énormément de mal à croire. Finalement, le récit se termine de façon absurde, et sans jamais vraiment réussir à éveiller l'intérêt du spectateur.
Bref, à éviter soigneusement.