Les vacances du petit Nicolas

Nicolas Cage est un acteur éminemment sympathique, à l'évidence... Mais que l'on voit aujourd'hui rarement sur un grand écran.

Pour beaucoup, il ne reste de lui que quelques performances bigger than life et un art de la moumoutte improbable, mais malheureusement plus grand chose, question cinéma, depuis la deuxième moitié des années 2000.

A l'image du Jean-Claude Van Damme de JCVD, Nicolas se lance dans l'introspection et le pseudo méta avec Un Talent en Or Massif. Un film où, finalement, tout y passe : une certaine nostalgie de l'âge d'or, une filmographie sélective, la prison que représente le star system, le fait d'être coincé entre l'acteur bankable et le comédien en quête d'oeuvres plus signifiantes... Nicolas Cage semble tomber le masque et se confier à demi-mots dans une mise en abyme plutôt bien amenée, voire même rigolarde et décomplexée sur certains aspects du personnage.

De quoi montrer patte blanche aux yeux du public, surtout que les aspects les plus débordants de l'adoration ressortent de l'attitude de son plus grand fan, avide collectionneur de tout ce qui a trait à son idole. Laissant Pedro Pascal s'en donner à coeur joie pour suivre les facéties de son acolyte.

Sur ce terrain, Un Talent en Or Massif se présente comme sa figure de proue : immédiatement sympathique, et bénéficiant de l'aura de son personnage principal, tandis que l'on s'amuse à décoder l'ensemble des références à la filmographie de l'acteur, parsemée de quelques trous, il faut cependant l'avouer...

Mais dès que le réalisateur Tom Gormican se souvient qu'il a dans les mains un scénario à faire avancer, le film semble comme s'ensabler et pire, renouer avec les canons et les gimmicks du film d'action dans lesquels la star évoluait naguère, comme si le nouvel opus de Nicolas Cage changeait de peau. Mais même sous couvert de méta, il est difficile de complètement adhérer à cette forme de paresse régnant sous couvert de nostalgie et de fan service. Car l'intrigue, qui navigue de manière lointaine du côté de La Mort aux Trousses, pouvait à l'évidence offrir plus de souffle que ce qui se retrouve à l'écran. A l'image aussi, dans le registre de la réalité qui dépasse la fiction, du honteusement ignoré Galaxy Quest...

Difficile de s'émouvoir de cet aspect, pourtant, tant il est souligné par certaines situations et certaines lignes de dialogue.

S'il signe le retour de ce diable d'acteur que reste Nicolas Cage, Un Talent en Or Massif, bien que finalement divertissant, se révèle paradoxalement bien trop sage et timoré quand il se mesure à la déglinguerie de sa vedette. Comme si le film, tout simplement, ne méritait pas totalement Nick.

Un retour, oui, mais à petites foulées, en somme. Même s'il vous dira sans doute qu'il n'était jamais vraiment parti...

Behind_the_Mask, Nicolaaaaaaaaaaaassssssssssssss fuckiiiiiinnng... CAGE !!!