Voyage fiévreux en terre inconnue
Un film tout bonnement sublimé par une photographie sidérante, et des paysages incroyables, où l'on peut reconnaître notamment les plateaux désertiques de Ouarzazat.
Mais ça n'est pas un scoop, formellement Bertolucci a toujours été un génie, les travellings sont juste hallucinants!
Cette scène claustrophobique notamment dans les dédales labyrinthiques d'un souk désertique m'a tout simplement laissé sur le cul.
Et que dire de la musique éminemment romantique de Ryuichi Sakamoto (encore une autre BO formidable après celle du dernier empereur, et avant celle de Snake eyes), élégamment complétée par Richard Horowitz, et les musiques berbères lancinantes..
C'est aussi une histoire d'amour merveilleuse entre deux êtres qui s'adorent mais qui ne se comprennent pas, John Malkovich n'a jamais été aussi insaisissable,
Je ne veux pas faire dans le lyrisme, mais j'ai rarement vu de scènes aussi poignantes que celles où Debra Winger s'accroche aux bras de son mari totalement fiévreux, dans cette pièce isolée au milieu du desert, souillée par la tempête, et puis ces voyages en bus inondé par les mouches, ces palmiers à foison, ces forteresses imprenables, ce sable qui s'engouffre partout, ce travail hallucinant sur les bruitages, les sons, ces séquences cauchemardesques..
Le film est magique, il vous transporte, il n'ennuie pas une fraction de seconde (sauf si on est totalement rétif à l'univers dépeint), voilà du vrai cinéma, un cinéma qui vous fait voyager dans un univers onirique..