Dans la famille "je suis une comédie culte aux USA mais méconnue dans l'Hexagone", je demande "Planes, Trains and Automobiles" ! Ou l'histoire d'un cadre froid et cynique, coincé avec un lourdaud gentillet, dans un road trip cauchemardesque pour tenter de rentrer à temps chez lui pour Thanksgiving. Un film qui reçut un accueil critique dithyrambique à sa sortie, ceux-ci saluant que John Hugues, spécialiste des comédies dramatiques sur les adolescents, changeait de registre en s'intéressant à deux adultes.
En le découvrant aujourd'hui et sans baigner dans la culture américaine, ce n'est pas un film toujours facile à apprécier. La BO qui accompagne l'humour a mal vieilli, Steve Martin en fait parfois des caisses, et le film est assez répétitif. Plutôt que de proposer une vraie intrigue, il s'agit plutôt d'une succession de malchances qui vont entraîner des scénettes humoristiques.
Néanmoins, tout ceux qui ont au moins une fois dans leur vie galérer pour rentrer chez eux après un voyage professionnel s'attacheront facilement au personnage de Steve Martin. Tandis que John Candy, probablement dans l'un de ses meilleurs rôles, est tendre à souhait en compagnon bonhomme encombrant mais au grand cœur. Personnage qui gagne par ailleurs énormément en profondeur dans les dernières minutes...
John Hugues propose également plusieurs situations bien vues, mettant en avant le mépris des compagnies de transport pour leurs passagers, des personnages secondaires décalés (dont Kevin Bacon qui fait une courte apparition), ou quelques idées osées. Dont cette tirade colérique de Steve Martin, bourrée du sacro-saint "F word", pas forcément mémorable en soi, mais très disruptive dans un film familial américain !