Ou comment je suis (encore) restée insensible à un grand classique.

Pardon, pardon, ne me lancez pas des pierres, je n’ai pas aimé « Un tramway nommé désir ». Oui, je sais... Inacceptable.

Mais j’ai quelques arguments pour ma pitoyable défense. Je peux toujours vous expliquer pourquoi le film ne m’a nullement touché.

La définition des personnages est essentielle à l’immersion dans une œuvre. Si l’on se sent un minimum touché par les protagonistes, on se retrouve plus enclin à être emporté par les péripéties qu’ils vont vivre. Ce qui me gêne le plus dans « Un tramway nommé désir », c’est justement la façon dont les héros ont été peints. À aucun moment je n’ai été en mesure de ressentir de l’empathie envers ces personnages, à aucun moment je n’ai été capable de les comprendre.

L’héroïne Blanche est confuse. Est-elle réellement saine d’esprit ? Que cachent ses crises, ses cris et ses larmes soudaines ? Quel est exactement la raison de sa visite à sa sœur Stella ? Qu’est-ce qu’elle veut à la fin ?! Elle est tellement impénétrable, qu’elle m’a tout simplement donné l’impression de ne même pas être elle-même au courant de ses desseins.

Le personnage de Marlon Brando ne m’a pas semblé plus à la hauteur. C’est donc lui le héros que tout le monde adore ? Une brute épaisse sans consistance, parfois plus proche de l’animal que de l’homme ? Un macho qui ne se remet jamais en question ?

Seuls Mitch et Stella semblent avoir conservé leur bon sens. Malheureusement, le premier se fait jeter (oups spoiler) et la deuxième ne dit presque jamais rien.

Alors forcément, avec de tels personnages, pas facile de se passionner pour leur histoire. Je ne suis même pas sûre d’avoir compris. Je me demande quel était l’intérêt de tout ce tintouin. Aujourd’hui encore, je n’ai toujours pas compris où Elia Kazan -le réalisateur- et Tennessee Williams -l’auteur de la pièce d’origine-, ont voulu nous mener.
mewnaru
3
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Un chef d'oeuvre ? Vraiment ?

Créée

le 30 janv. 2015

Critique lue 414 fois

1 j'aime

mewnaru

Écrit par

Critique lue 414 fois

1

D'autres avis sur Un tramway nommé désir

Un tramway nommé désir
Rawi
8

Fascination animale

Marlon Brando EST Stanley Kowalski ! Un homme, un vrai qui aime sa nana et qui le lui montre à coup de beigne dans la tronche. Après avoir incarné l'essence même du machisme et de la séduction...

Par

le 5 oct. 2014

63 j'aime

12

Un tramway nommé désir
drélium
3

"La ferme !"

1h20 avant que Marlon Brando ne sorte la réplique salvatrice. Et elle ne la fermera pas pour autant, bien au contraire, c'est même là qu'elle passe la 5ème. La mise en scène n'est pas en cause, les...

le 16 févr. 2011

45 j'aime

17

Un tramway nommé désir
Sergent_Pepper
6

Sinistres de l’intérieur

Les adaptations du dramaturge Tenessee Williams sont nombreuses au cinéma, et son seul nom doit résonner comme un avertissement pour le spectateur : attention, hybris en vue. L’auteur s’est toujours...

le 25 avr. 2019

37 j'aime

2

Du même critique

Orange mécanique
mewnaru
4

"Est-ce donc un démon qui vous dévore le cœur mon cher Alex ?"

Comment faire une critique de la violence au cinéma ? La solution proposée par « Orange mécanique » ? Faire un des films les plus violents de l’époque, tellement violent que l’on prend le risque de...

le 2 sept. 2014

37 j'aime

13

Rencontres du troisième type
mewnaru
5

Le saviez-vous ? Les extraterrestres sont mélomanes.

Steven Spielberg aime la science-fiction. Ce n’est un secret pour personne. Bien avant les robots d’A.I, les dinosaures de Jurassic Park et surtout, cinq ans avant le petit E.T l’extraterrestre, le...

le 11 juin 2014

31 j'aime

5

La Leçon de piano
mewnaru
5

Le désir joué par quelques notes noires.

Un film qui a raflé tout un tas de récompenses (dix exactement). « La leçon de piano » raconte la destinée d’une femme muette liée contre sa volonté à un homme qu’elle ne connaît pas. Peu à peu,...

le 12 juin 2014

26 j'aime

3