Dès le générique, on se demande si c’est réellement un film de Wes Craven. En effet, Eddy Murphy en est le producteur, scénariste et acteur principal. Il s’offre le luxe de jouer deux autres personnages secondaires, en se grimant. Autrement dit, il est partout, il vampirise vraiment l’écran. Ce film de genre est unique parce qu’il y a pas mal d’humour, de second degré. Et surtout, le casting est presque exclusivement black. Pour une fois, le rôle des blancs est très secondaire. Mitch Pilleggi (Skinner dans X-files) y fait une très courte apparition plutôt drôle d’ailleurs. Craven l’avait déjà fait joué dans Shocker. On est loin de l’image plutôt sérieuse du vampire à la Bram Stoker ou à la Anne Rice. C’est ce qui explique en partie le désaveu de ce film par une partie du public. Angela Basset joue un flic qui va être traqué par un vampire. Cependant, sa prestation n'est pas aussi marquante que celle qu'elle propose dans Strange Days, sorti aussi en 1995. Bien que le début soit sympathique, le fait que Murphy soit de plus en plus présent, au fur et à mesure que l’intrigue avance, lasse le spectateur. Au final, on dirait un show comique avec Eddy Murphy déguisé en vampire. On ne voit que l’acteur et plus du tout son personnage. La qualité du maquillage se dégrade tout au long du film, un peu comme le physique du personnage qui joue le bras droit du vampire. Aujourd’hui, cela fait extrêmement daté et de mauvais goût.
(Ah ! ces lentilles jaunes qui ne font pas peur)
Dans le dernier tiers, le spectateur a l’impression qu’ils veulent égaler ceux des clips des années 80 de Michael Jackson. Peut-être ont-ils manqué de temps vers la fin ? Je l'espère parce que cette erreur fatale nuit grandement au long métrage. 20 ans après sa sortie, un Vampire a Brooklyn atteint, à peine, la renommée d’une petite série B (voire Z pour la fin) à la gloire d’un acteur comique dont l’égo a détruit sa carrière. Heureusement, le mauvais goût omniprésent de la famille Foldingue n’est pas atteint dans celui-ci. Il n’a qu’une place très mineure dans le genre. Même Blade avec Wesley Snipes a eu plus de succès. Une curiosité à réserver uniquement aux fans d’Eddy Murphy. Et encore, ce n’est pas une obligation !