Film hybride en tous points, Un Vampire à Brooklyn se voit tiraillé entre deux genres : d'abord, il y a ce côté film d'horreur fantastique bourré d'effets spéciaux et de meurtres sanglants dont Wes Craven a le secret ; ensuite, il y a cette grosse part de comédie black dirigée par Eddie Murphy, ici grand manitou acteur, co-scénariste et producteur. L'acteur afro-américain impose donc clairement sa patte à travers le long-métrage, multipliant les rôles déguisés, jouant comme d'habitude de ses grands yeux et ajoutant bon nombre de seconds rôles colorés, transformant le tout en comédie black vue et revue.
Beaucoup d'effets spéciaux (aussi inutiles que bien réalisés), des maquillages plus que réussis, de l'action, de l'humour gras et un scénario épuré, mélange de blaxploitation et d'hommage au film vampirique. Autour de Murphy, nous découvrons des visages familiers comme Angela Bassett, très loin de sa performance dans le biopic Tina, Allen Payne (remarqué dans New Jack City), John Winterspoon, un habitué des comédies du genre et aussi Zakes Mokae, qui avait déjà participé à L'Emprise des Ténèbres de Craven.
Ce dernier se voit donc éclipsé par un Eddie Murphy aux cheveux longs, quasi-omniprésent à l'écran, s'essayant au genre avec malice sans toutefois réussir à devenir mémorable. Ainsi, partagé entre les maîtres de deux styles, Un Vampire à Brooklyn décevra les fans du réalisateur de La Colline a des yeux mais ravira ceux du Flic de Beverly Hills. À voir néanmoins, le film faisant passer facilement un agréable moment.