Un village presque parfait

À voir que ce film est le remake d'un film canadien, qu'un film italien est, lui-même, un remake du film français, objet de ce billet, que le film canadien de départ a généré un autre remake anglo-saxon, il y a de quoi s'interroger. Ou les cinéastes n'ont plus aucune idée de scénario, ou ce type de film est l'expression d'un vrai problème qui n'est pas propre à la France, qu'on retrouve dans tout pays dit "développé".

Loin de moi, l'idée de disserter sur la question de l'abandon progressif des petits villages ou de l'absence cruelle de médecin dans les campagnes. Je n'ai d'ailleurs pas tous les éléments pour le faire même si, à terme, je serai sûrement concerné, même si, déjà, je suis concerné. Mais devant certaines situations critiques, au "café du commerce", le brainstorming bat son plein et toutes les solutions sont envisageables et envisagées, de celles qui sont coercitives à celles qui sont les plus farfelues.

C'est là qu'intervient le film de Stéphane Meunier qu'il faut prendre au départ comme un fantasme avant de se poursuivre dans une cascade logique d'évènements … Au départ, on est dans le fameux "yaka" immédiatement suivi du "oui mais" avant de se décliner en moyens de plus en plus arbitraires et scandaleux. Du coup, le scénario prend toute sa crédibilité si on imagine qu'on prend une des idées du "yaka" et qu'on la pousse à ses limites.

C'est le cas de ce film qu'on peut voir très caricatural et qui se termine par un évident échec le jour où le médecin comprend qu'il a été manipulé (voire pire).

C'est évident : on ne bâtit rien sur le mensonge. Ou comme me disait un collègue, il y a bien longtemps : Les faits sont têtus et ressortent toujours au mauvais moment …

La distribution est plutôt sympa avec les villageois Didier Bourdon, Denis Podalydès, Carmen Maura, Annie Gregorio, Lionel Astier, Elie Semoun, … Lorent Deutsch m'a paru plutôt un bon choix dans le rôle du médecin parisien piégé par le village.

Mise en scène et photographie dans ce joli village des Hautes Pyrénées rendent ce film plutôt agréable à suivre …

Au final, il est très clair que le film n'a aucune prétention à être un chef d'œuvre du cinéma. Mais pointer un vrai problème sous l'aspect de la caricature, même franchouillarde, n'est-il pas un moyen, comme un autre, de sensibiliser les esprits.

À force, on trouvera peut-être d'autres méthodes moins absurdes pour attirer un médecin vers nos campagnes !