La bande annonce m'avait grave alléché (le rapport au deuil est un sujet qui me touche), les 20 premières minutes du film m'ont fait craindre le pire : adolescents stéréotypés, mimiques du visage un peu surjouées chez le grand frère (Benjamin Voisin en fait un peu trop dans le rôle du bogosse sûr de lui), la représentation du lycée m'a semblé un peu en décalage avec la réalité, plus proche de celle que l'on voit dans les séries américaines que dans mon souvenir (les crétins immatures de la classe m'ont davantage rappelé le collège que le lycée). Catastrophe !
Et puis la mayonnaise a finit par prendre, je suis rentré dans l'histoire, j'ai cru à ce personnage d'adolescent paumé, faisant plus jeune que son age, perdu dans la jungle du lycée avec l'ombre omniprésente, rassurante et parfois étouffante, du grand frère décédé.
Progressivement, le film monte en intensité, jusqu'à un dénouement que l'on ne pressentait pas si violent.
Le grand frère protecteur devient tyrannique et menaçant. Le fantôme que l'on pense être une manière pour Tom de gérer le deuil d'un aîné très admiré prend des allures d'une véritable schizophrénie.
Au delà du rapport au décès d'un proche et de la manière de vivre son deuil (différent pour Tom, pour son père et pour sa mère), le film aborde plusieurs autres thématiques : la difficulté pour s'intégrer dans un groupe, l'importance de rester soi même sans chercher à copier ce que l'on admire et voudrait être (mais que l'on est pas), la difficulté d'exister quand on est le second et que l’aîné prend beaucoup de place, la situation difficile d'être le survivant dans une famille hantée par le souvenir d'un enfant mort.
Le film doit beaucoup au charisme de son jeune interprète,Thomas Guy. Dépassant les stéréotypes, il finit par nous faire croire à son personnage et par nous embarquer dans sa psychose.
Un vrai bon petit film.