En ce temps-là, Jésus dit à ses disciples :
- "Allez donc voir là-bas si j'y suis...".
Ils y allèrent...
Et en effet...
IL y était !
Mon Dieu, mais je suis complètement à côté de la plaque, là !
Pouf Pouf...
En ce temps-là, on était en 1990.
Et Outre-Atlantique, les actrices avaient l'impression d'avoir une croix (ah, quand même, lien avec l'univers du début de texte !) artistique à porter. Au point que même la déjà très banckable Meryl Streep ne mâchait plus ses mots : "Si la tendance se poursuit, en l'an 2000 les femmes auront totalement disparu du cinéma américain !".
Par contre, en France, on faisait mieux. Une actrice méritait encore le premier rôle d'un film, et même de passer derrière la caméra pour réaliser son premier long-métrage.
La conjonction des deux est l'intérêt majeur d'"Un week-end sur deux", de Nicole Garcia, avec Nathalie Baye en vedette. Une première oeuvre dont il faut saluer la qualité et l'intensité.
Logique : elle fait côtoyer une actrice à un tournant de vie décisif. Séparée de son mari, de leurs enfants, privée de rôles, elle se raccroche à l'entretien de sa forme et le soutien blasé de son agent. Il a trouvé un cachet miteux - une "panouille" en jargon du métier - pour un gala très provincial à Vichy. Mais le système "un week-end sur deux" l'oblige à emmener ses enfants, Vincent l'aîné et Gaëlle la cadette, qui la traite en étrangère. Tout se passe mal et Camille Vallont finit par s'enfuir sans but avec la voiture mise à sa disposition.
Le thème central du film, c'est "la dérobade" puérile de cette jeune femme en plein désarroi et qui va tout tenter pour redevenir la mère de ses enfants. La Méditerranée est une première halte. Contact vivifiant avec la mer, idéal quand on est moralement au creux de la vague ! Le voyage vers un haut plateau espagnol va vite se compliquer, mais il va aussi faciliter le rapprochement affectif du trio. Et la star de cinéma sur le déclin renoue peu à peu le dialogue avec son fils via la passion de celui-ci pour... les étoiles ! Belle trouvaille scénaristico-symbolique !
Entourée d'excellents techniciens, l'actrice cinéaste a pu s'investir en priorité dans l'histoire qu'elle voulait raconter et ses personnages. Elle aborde ainsi des thèmes forts (l'échec d'un couple, le très complexe dialogue adultes-enfants, la fragilité du comédien...) avec un sens de l'observation à la fois affirmé et affiné.
"Je serai très maléable", a dit Nathalie Baye en acceptant le rôle. C'est désormais l'un des plus emblématiques de sa carrière. Son jeu sobre et juste émeut sans effets mélo durant tout le film.
Il n'y avait donc, en ce temps-là, qu'à souhaiter à l'une et à l'autre une réussite artistique de ce type le plus souvent possible...
Au moins un film sur deux !