Lui-même d'origine calabraise, Francesco Costabile a choisi d'ancrer son premier long-métrage dans une région reculée de la botte italienne, dans les pas d'une héroïne rebelle, en lutte contre la 'Ndrangheta, la puissante mafia locale. Une histoire familiale, tirée de faits réels, qui commence avec la prise de conscience d'une jeune femme que la mort prématurée de sa mère n'est sans doute pas un suicide. Au carrefour du thriller, du mélodrame et de l'horreur psychologique, Una femmina tisse sa toile autour d'une vengeance sordide, dont les différents actes ne sont pas toujours explicites, pour qui est étranger à ce sombre univers, dans une ambiance volontiers sépulcrale. Si tout n'est pas clair dans l'intrigue, la violence sourde de l'ensemble fait son effet, avec le choix de montrer avant tout que la place des femmes, au second plan, est tout sauf négligeable dans la continuation de schémas criminels dont la seule manière de s'en débarrasser passe par la dénonciation et la trahison de son propre clan. Très maîtrisé sur le plan visuel, parfois proche d'un esthétisme morbide, le film doit beaucoup à l'interprétation habitée et impressionnante de la néophyte Lina Siciliano.

Cinephile-doux
6
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Films inédits en salles à voir (ou pas)

Créée

le 8 mars 2023

Critique lue 140 fois

2 j'aime

Cinephile-doux

Écrit par

Critique lue 140 fois

2

D'autres avis sur Una femmina

Una femmina
bougnat44
6

Un village calabrais

Le sujet [tiré du livre du journaliste sicilien Lirio ABBATE et qui a participé au scénario) est intéressant car la Ndragheta, mafia calabraise, reste peu connue et attire peu les media, en raison,...

le 19 mars 2023

Du même critique

As Bestas
Cinephile-doux
9

La Galice jusqu'à l'hallali

Et sinon, il en pense quoi, l'office de tourisme galicien de As Bestas, dont l'action se déroule dans un petit village dépeuplé où ont choisi de s'installer un couple de Français qui se sont...

le 28 mai 2022

79 j'aime

4

France
Cinephile-doux
8

Triste et célèbre

Il est quand même drôle qu'un grand nombre des spectateurs de France ne retient du film que sa satire au vitriol (hum) des journalistes télé élevés au rang de stars et des errements des chaînes...

le 25 août 2021

79 j'aime

5

The Power of the Dog
Cinephile-doux
8

Du genre masculin

Enfin un nouveau film de Jane Campion, 12 ans après Bright Star ! La puissance et la subtilité de la réalisatrice néo-zélandaise ne se sont manifestement pas affadies avec Le pouvoir du chien, un...

le 25 sept. 2021

72 j'aime

13