Howard et sa journée épouvantablement terrible et affreuse

Éreintant, hypnotique, lassant, intrigant, incompréhensible parfois... Le nouveau film des frères Safdie ne laisse pas indifférent. Ce drame aux allures de thriller désespéré teinté de subtiles touches comiques est réservé à un public averti : les réalisateurs de Good Time flirtent parfois avec l'expérimental et les 130 minutes de bobine risquent d'en déstabiliser plus d'un, même si le résultat final demeure un sacré choc plutôt inattendu...


Entre le changement de parcours pour un Adam Sandler vissé à Netflix depuis sa création et abonné aux échecs commerciaux depuis maintenant dix ans, l'arrivée de têtes inconnues faisant leurs débuts sur un écran, le rôle de plusieurs vraies célébrités comme le chanteur The Weeknd ou le basketteur Kevin Garnett, Uncut Gems est une prise de risque. L'histoire d'un diamantaire juif de New York baratineur comme pas permis, endetté jusqu'à la moelle, parieur maladif, père de famille absent, mari volage et enfin loser invétéré, qui s'embourbe dans une interminable série d'échecs.


On pense forcément à Pusher, à After Hours ou encore Arnaques, crimes et botanique et même Bad Lieutenant, le tout filmé avec un grain particulier en plans serrés, mouvants, désorientant. Le tournis est assuré, appuyé par une musique jamais appropriée d'autant plus déstabilisante et des logorrhées sans fin aux allures de brouhaha constant. Vous êtes prévenus : Uncut Gems est fatigant. Pourtant, la sauce prend et on reste scotché devant les déboires de ce pauvre Howard, enchainant bourde sur bourde dans une euphorie presque fantastique, se cachant continuellement la face pour rester fringant face à des clients incrédules, une femme lassée ou des agents d'accueil agacées.


Et si l'on peut enlever facilement un bon quart d'heure et trois/quatre séquences inutiles au récit, ajoutés à quelques décisions scénaristiques poussives mais importantes au récit, l'efficacité de la mise en scène des frères Safdie laisse pantois. Nullement un chef-d’œuvre mais une expérience plus intéressante qu'il n'y parait, assurément le meilleur rôle d'Adam Sandler depuis Punch-Drunk Love et la preuve nouvelle que les réalisateurs new-yorkais sont définitivement à suivre.

MalevolentReviews
7

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Les meilleurs films de 2020 et Les meilleurs films originaux Netflix

Créée

le 10 mai 2020

Critique lue 117 fois

3 j'aime

Critique lue 117 fois

3

D'autres avis sur Uncut Gems

Uncut Gems
Moizi
7

Chaos Frénétique

C'était pas mal du tout. Pas vraiment mon genre de film, disons que ce genre de personnages qui font que les mauvais choix, où leur vie est un véritable bordel à cause d'eux, de leur incapacité à...

le 3 févr. 2020

63 j'aime

3

Uncut Gems
JorikVesperhaven
5

Adam Sandler déchaîné dans une œuvre singulière mais hystérique et usante sur la longue.

Découverts avec le thriller urbain original et novateur “Good Times », avec cette atmosphère nocturne new-yorkaise si bien rendue et son impression d’urgence perpétuelle, les frères Safdie reviennent...

le 22 janv. 2020

60 j'aime

4

Uncut Gems
lhomme-grenouille
4

Etrange contemplation de la lose

Déjà avec « Good Time » je n’avais pas compris l’engouement généré autour des frères Saftie. Et avec cet « Uncut Gems » – que le grand maître Scorsese s’est décidé à produire, excusez du peu –...

le 9 févr. 2020

55 j'aime

10

Du même critique

Wonder Woman 1984
MalevolentReviews
3

Tant qu'il y aura des hommes

Toujours perdu dans une tourmente de décisions visuelles et scénaristiques, de décalages et de tonalités adéquates, DC Comics se fourvoie une nouvelle fois dans un total manque de cohésion et par...

le 26 déc. 2020

68 j'aime

6

Dune
MalevolentReviews
5

L'Épice aux étoiles

Attendu comme le Messie, le Dune nouveau aura été languissant avec son public. Les détracteurs de Denis Villeneuve s'en donne à cœur joie pour défoncer le produit à la seule vue de sa bande-annonce,...

le 18 sept. 2021

44 j'aime

5

Kaamelott - Premier Volet
MalevolentReviews
5

Les prolongations

Il l'a dit, il l'a fait. Plus de dix ans d'absence, dix ans d'attente, dix ans de doute, une année de retard à cause de la pandémie. Kaamelott a marqué la télévision, de par son ampleur, son aura...

le 20 juil. 2021

40 j'aime

10