Il est un peu compliqué de commencer cette critique... je ne sais pas par où prendre ce film assez méconnu mais qui est, pourtant, une merveille. Le problème vient peut être du fait que ce film déroute et fait perdre un peu ses repères...


En fait, je dirais qu'avant tout c'est avant tout pour son atmosphère que j'ai aimé ce film : une atmosphère qui immerge bien et ce dès les premières scènes avec ces rues sombres d'un petit village de pêcheurs et la forêt sombre qui créent bien une ambiance que j'adore. pendant, un moment, on a pour seul "dialogues" des voix off dont celle de Richard Burton qui raconte des souvenirs, vus au travers des yeux du personnage de Peter O'Toole (un très étrange point de vue mixé entre 1ère et 3ème personne et étrange idée de se servir d'un personnage aveugle pour être celui qui "voit", d'ailleurs, et l'idée me plaît). Les voix off, ça peut être ennuyant, certes, mais j'aime cette sensation que ça donne d'être dans un autre monde, dans un monde un peu onirique par certains côtés (le personnage de Burton notamment reste un mystère entier durant tout le film). bref, on a une atmosphère assez étrange mais à laquelle j'adhère avec ses images de marines sur certains plans, qui me rappellent les tableaux de William Turner (mais pas ses scènes de tempêtes plutôt ses scènes de port calmes et apaisées) et qui nous bercent avec cette langue qui a quelque chose de shakespearien dans la prononciation mais de moderne dans les tournures ou l'inverse, une langue poétique et étrange. avec une dose de théâtral comme je les aime pour donner un ancrage qui rappelle une pièce radiophonique. (avec le risque que ça semble un peu ennuyant sur certains passages voire même déroutant mais pour moi c'est une atmosphère qui marche à laquelle j'adhère).


Au final, il laisse un sentiment non moins étrange que son atmosphère d'apaisement, quoi que ce soit une histoire tragique, sur le fond. Le tout interpréter avec brio mais avec une scène qui me reste vraiment en tête dans tous ça : c'est le monologue de Peter O'Toole qui s'adresse au fantôme du personnage de Liz Taylor, fantôme qu'on ne voit pas d'ailleurs, avec elle en voix off. (on ne voit le personnage que dans les scènes en flash-back, ce qui fait que sa présence a vraiment quelque chose de fantomatique...) Le rendu à un peu de quoi déconcerter mais la scène est poignante et un peu comme dans Ivanhoé, elle n'a pas besoin forcément d'avoir énormément de scènes pour s'imposer mais d'une certaine manière, elle "hante" le film comme le personnage de Peter O'Toole est hanté par son souvenir.


Donc, pour moi, un petit bijou de l'art cinématographique méconnu mais qui gagne a être connu si on apprécie cette atmosphère étrange qui s'en dégage et l'esthétique particulière que ça implique.

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le 6 mai 2017

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Louve d'Avalon

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