Après la vision de ce film, j'écris cette critique dans un état second en essayant de me remettre du traumatisme que la chouette m'a refilé. Tout d'abord, je dois avouer que ce film m'a laissé perplexe dès la bande annonce, et très indécise sur la tournure qu'il a pris après la séance. Et c'est bien ça qui m'a convaincue à aller le voir, puisque je ne savais pas à quoi m'attendre.
Outre le fait qu'il y est autant de références cinématographiques ou pop culture que de vision (gratuite ?) de seins, que je trouve injustifiées en grand nombre, j'en suis ressortie avec tout de même un bon ressenti. Oui, j'ai aimé regardé ce film, mais il ne m'aura pas marqué.
La construction m'a vite perdue au début, il faut un petit temps d'adaptation pour comprendre que les mystères ouverts ne trouverons pas de réponses, on se croirait dans Professeur Layton en début de partie. C'est là tout l'intérêt finalement, on peut ouvrir plusieurs portes mais ne pas toutes les franchir, on y voit là un des principaux messages que porte ce film comme le fait que (attention cliché en vue), oui la recherche existentielle d'un avenir- qu'est- ce que je vais faire de ma vie?- c'est ouvrir un champ de possibilités, de trames narratives qui n'aboutirons pas, mais malgré tout, il faut bien essayer.
Outre la belle gueule de Andrew Garfield, je dois avouer que sa performance ne laisse pas de marbre, le casting éveille ma curiosité par des personnages qui sortent de l'éventail des déjà-vu qu'un réalisateur qui veut se faire un nom va piocher dans la besace des personnalités "âmes torturées". La plongée dans le monde contemporain par toutes ses déviances de personnalités et le jeu perpétuel des énigmes d'une oeuvre à l'autre (merci la pop culture) offre un bon parallèle que je trouve bien maîtrisé - comment faire une référence à la pop culture sans The legend of Zelda ?
En parlant de parallèle, je salue le génie de la mise en scène pour maître en place la folie du monde immersif dans lequel nous vivons, et en même temps un champ de possibilités qu'il offre. Il est difficile de ne pas tomber dans l'extrême, mais Robert Mitchell a bien su gérer ce contraste tout en gardant l'ambiance -quand même assez décalée- de l'enquête et du voyage entre les univers.
Un point sur la photographie, que je trouve ravissante. Le jeu des couleurs est succulent, tantôt chaleureux et rassurant, et d'autres temps assez énigmatique (on peut dire que c'est le mot qui caractérise le plus ce film) voire terrifiant - grosse reprise du style film noir-, on peut dire merci la chouette.
En somme, Mitchell a su gérer la balance entre plusieurs univers, poser bien plus de question que d'y trouver de réponses - peut-on parler de quêtes annexes ?- j'en ressort avec un confort rassurant, comme s'affaler dans un énorme pouf, c'est très agréable, mais on sait très bien que c'est une mauvaise idée avec le risque d'y rester. On en ressort indemne, indécis, mais le baume au coeur, mais c'est peut être que la millenial que je suis qui s'y est retrouvée.