Au travers d'une enquête noire, onirique et complètement absurde, dans un Los Angeles dépeint non sans amour, c'est le flou, l'incompréhension, le sentiment d'impuissance, de néant et de perte de repère pour la génération Y qui se retrouvent mise en exergue. Face à l'absence d'aspirations, face aux rêves déchues, face à l'ennuie, celle-ci se raccroche à tout ce qui la caractérise : l'ingurgitation de la pop-culture (cinéma, musique, jeux-vidéos) jusqu'à l'indigestion, jusqu'à s'y perdre dedans ; à chercher des messages cachés qui n'existent que pour ceux qui veulent bien y croire. Pour Sam, ce parcours initiatique, où les mythes et légendes urbaines les plus loufoques prennent vie, cette recherche de codes secrets, dans les disques, les vieux jeux-vidéos et dans les paquets de céréales vieux de 10 ans, va lui permettre de s'extirper de son monde imaginaire, et nous permettre de nous interroger sur l'impact des œuvres culturelles sur notre vision du monde. Cette plongée sous le lac argentée n'est autre qu'une invitation à jeter un œil derrière l'envers du décors, pour comprendre que mêmes les chansons les plus subversives et révolutionnaires en apparences ne sont que des résultantes d'un capitalisme perfide et morbide. En bref, le désenchantement d'une génération qui n'a plus rien à découvrir, mélancolique et névrosée par une pop-culture à bout de souffle.
Un vrai bijou à voir et revoir pour trouver et tenter de comprendre chaque clin d’œil aux œuvres passées.