Avec Under the Silver Lake, David Robert Mitchell propose une œuvre aussi intrigante qu’audacieuse, où mystère et satire s’entrelacent dans une esthétique résolument moderne. Suivant Sam (incarné par un Andrew Garfield magistral), un trentenaire désabusé errant dans un Los Angeles hypnotique, à l'esthétique et l'atmosphère surréaliste qui n'est pas sans rappeler celle de Mulholland Drive.
Dès les premières minutes, le film frappe par son équilibre parfait entre mystère et aventure, captivant sans perdre son spectateur dans les méandres de ses intrigues. À travers une série de mystères imbriqués et des scènes en décalage total – la rencontre avec le Compositeur en est un parfait exemple – le récit multiplie les couches de lecture. Des références mythologiques, comme Œdipe, ajoutent une profondeur fascinante, tandis que la critique sociétale de l’Amérique contemporaine se fait de plus en plus acerbe.
Visuellement, David Robert Mitchell impose une esthétique hypnotique et décalée, qui trouve écho dans l’interprétation désinvolte et charismatique d’un Andrew Garfield parfait en anti-héros nonchalant. Le Los Angeles qu’il traverse est à la fois familier et étrangement dérangeant.
Audacieux et expérimental, mais toujours pertinent, Under the Silver Lake interroge notre époque avec un brio rare. Si l’on accepte de se laisser happer par ses mystères et ses ruptures de ton, le film se révèle comme une œuvre unique, à la fois divertissante et troublante. Une réussite éclatante.