Visuellement hypnotique, Under the Silver Lake est une expérience unique, qui dérange autant qu’elle captive: Vécu intégralement de façon subjective à travers les yeux de Sam ( un loser rêveur et obsessionnel, qui navigue entre conspirations insensées et vérités cachées), chaque rencontre, chaque indice absurde, chaque détour improbable n’est qu’une nouvelle facette de ce puzzle où l’obsession pour les signes finit par effacer la réalité elle-même.
L’intrigue est volontairement décousue, reflétant cette dérive, multipliant les pistes sans jamais offrir de vraie résolution. Andrew Garfield incarne à la perfection ce protagoniste naïf, un antihéros plus spectateur qu’acteur de sa propre quête. Perdu entre fascination et désillusion, il traverse ce cauchemar pop avec un mélange de curiosité enfantine et de résignation blasée.
David Robert Mitchell livre ici une critique désabusée de la pop culture: dans cet environnement saturé de symboles et de références, il déconstruit l’illusion réconfortante d’appartenance à une culture partagée, révélant un conformisme passif et formaté au service de l’industrie hollywoodienne.