Week end du 14 juillet : grisaille, ville morte et cinéma (2/2)

Lundi 14 juillet. La ville est encore plus morte que la veille, même si le soleil fait peu à peu son apparition. Le temps est doux et suspendu. Cinema, donc.

Et Scarlett Johansson. Mon amoureuse sent venir le coup avec Under the skin : un film chiant où l'on ne comprend rien. Je partage ses appréhensions, et suis pourtant curieux. Alors j'insiste. Alors on y va. Qu'est ce qu'on pourrait faire d'autre un 14 juillet, de toute façon ? Voir le Tour de France ?

Dès le début, on comprend qu'on ne comprendra pas tout. Mais c'est pas grave, parce qu'on contemple. Beaucoup de plan très beaux, et très abstraits, qui succèdent à des plans prosaïques de camionnette de prostituée. Et puis on contemple Scarlett, aussi. À chaque nouveau film, je l'aime un peu plus. La regarder permet de patienter avant de mieux comprendre ce qu'il se passe. On repense à sa voix rauque dans Her (http://www.senscritique.com/film/Her/critique/30989390). On retrouve sa faculté, comme dans Vicky Christina Barcelona, à changer d'air en un clignement d'oeil. Dans le Woodie Allen, elle était capable de se métamorphoser en un instant d'une fille un peu nunuche et ordinaire, en une amante enflammée et irrésistible (j'y vois un parallèle très fort avec Ludivine Sagnier (http://www.senscritique.com/film/Tristesse_Club/critique/34572237), sur cette capacité de changement instantanée, très troublant). Ici, elle alterne les plans au regard vide, impersonnel, presque robotique. Et soudain, elle s'illumine, lorsque qu'elle cherche à séduire une nouvelle cible.

Comme la veille (http://www.senscritique.com/film/Blue_Ruin/critique/35363292), le film est en deux temps. Comme la veille, la première partie est beaucoup plus réussie. Celle-ci est intrigante, envoutante (et Scarlett, je vous ai déjà parlé de Scarlett ?) et la musique des scènes de ''disparition'' colle très bien à l'atmosphère du film. La seconde partie, où l'actrice découvre une forme d'empathie pour les humains, et cherche à se rapprocher d'eux, et comprend cette impossibilité, apparaît moins captivante, même si elle a la finesse de ne pas trop en dire.

Au total, un engouement du début un peu gâché par une deuxième moitié qui fait un peu pâle figure.

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le 15 juil. 2014

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Phil Dela

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