Comme on pouvait apercevoir à la fin du quatrième opus, la franchise Underworld se poursuit avec une nouvelle série de péripéties mettant en contexte la tueuse mortelle de Lycans dans un nouveau conflit entre les vampires et les loup-garous. Exit les humains ! On reprend ce qui a fait la base des premiers films en ajoutant dans le scénario un nouveau leader de Lycans et une supérieure vampiresse ayant des intentions malhonnêtes. Comme je n’ai pas apprécié le fait que les humains participent à la guerre entre les deux races de créatures dans le quatrième opus, j’étais bien content que les producteurs ont laissé tomber l’idée incongrue des scientifiques se transformant en loup-garous, je trouvais que cela ne collait pas du tout au contexte de ce bel univers horrifique et sanguinaire. Au moins, je pouvais espérer mater un spectacle cinématographique aussi gratifiant que les deux premiers, on partait déjà sur une bonne base, même si le réalisateur des deux premiers films, Len Wiseman, se contente encore d’un simple rôle de producteur.
Au casting, on retrouve la magnifique Kate Beckinsale dans son rôle le plus mythique de sa carrière, toujours aussi magnétique à voir avec son regard glacial, son allure de guerrière et sa superbe tenue en cuir et gothique. Pour le reste du casting, il y a quelques personnages intéressants comme Tobias Menzies dans le rôle d’un chef de clan suprême de Lycans, très menaçant, inflexible et exprimant une supériorité à ne pas prendre à la légère ou Lara Pulver dans le rôle d’une belle vampiresse mesquine et sournoise. Avec de tels personnages dans un long-métrage aussi prometteur qu’un cinquième Underworld, on pouvait se dire que le long-métrage pouvait nous offrir un lot de scènes d’action explosives et ébouriffantes, avec un contexte soigneusement bien traité et reprenant bien celui des premiers films. Cependant ! Les producteurs ont commis une grave erreur, celle de confier le projet à une débutante de réalisatrice sortie de nulle part.
C’est une franchise qui a connu son succès, commencée par un réalisateur expérimenté et qui s’est développé au fil du temps par des réalisateurs plus ou moins compétents que le premier et là, c’est une réalisatrice de pacotille qui prend les rênes pour ce cinquième volet. Personnellement, j’en ai marre des metteurs en scène qui cherchent à se construire une réputation en reprenant des films d’origine ou d'une franchise sans la moindre expérience, sans même avoir le savoir-faire d'un grand professionnel. La méconnue Anna Foerster n’est pas une exception à cette règle. Que dire des scènes d’action ! C’est tout simplement illisible, c’est mal filmé et en plus, on anime des fights virevoltants avec une manière visuelle statique et des changements de caméra toutes les secondes. Ça fatigue considérablement le cerveau, on sait plus où on est et ça devient rapidement rageant de voir un spectacle lamentablement gâché par une réalisatrice qui marche sur un terrain cinématographique inconnu.
C’est désolant de voir ça, même les réalisateurs suédois du quatrième opus savaient parfaitement filmer de bonnes scènes d’action sous un standard visuel normal et applicable. Je peux clairement vous dire que ce long-métrage est un vrai désastre cinématographique, assez pour que l’on oublie à la fin du visionnage et en garder dans nos mémoires comme un mauvais souvenir. Et je ne parle pas des raccourcis abusés ou des maladresses scénaristiques, il n'y a pas mal de détails qui nous s’échappent pendant le visionnage, c’est à croire qu’on a retiré des plans pendant le montage du film, sans parler des lourdeurs avec les flashbacks exposant plus ou moins un Michael qui n’a plus rien à faire dans la franchise, même la fille hybride du quatrième opus a disparu comme un rien, signe d’une franchise qui n’est pas maîtrisée avec sérieux.
Quel déshonneur ! Quelle dégradation impardonnable ! Ce cinquième opus montre la parfaite définition d’un opus de trop, même si on peut noter quelques bons points comme les décors semi-médiévaux et urbains, l’inspiration de l'univers célèbre et monstrueux entre les vampires et les Lycans, l’intégration correcte des effets spéciaux ou la photographie très bien étudiée. Ce n’est hélas pas assez, ces avantages sont malheureusement dominés par la mise en scène honteuse et le manque d’expérience évidente de la metteuse en scène. Ce n’est pas ce que j'appelle un bon début de carrière pour la réalisatrice, j’espère qu’elle a pris conscience de sa ratée cinématographique car les cinéphiles ne risquent pas de l’oublier aussitôt. 3/10
Tu vas lui apporter un message, dis à ton Marius que j’arrive !