Un père et son fils combinent des vols à l’étalage pour joindre les deux bouts. Un soir sur le chemin du retour, ils recueillent une petite fille livrée à elle-même. La femme du foyer commun accepte de s’en occuper lorsqu’elle comprend que la petite est maltraitée par ses vrais parents. Après de sublimes œuvres telles que « Tel père, tel fils », « Notre petite sœur » ou « Après la tempête », Hirokazu Kore-eda revient au cœur des familles en nous en présentant une pauvre mais heureuse et bienveillante. C’est avec humilité que le film pose la question morale du sens de la famille. Doit-on vivre dans une famille qui ne nous convient pas ou la recomposition par les sentiments est-elle éthique ? Le film donne envie d’aimer encore plus ses proches et c’est là toute la magie du réalisateur qui nous fait pardonner toute la culpabilité des membres de cette famille décrite avec délicatesse. D’ailleurs, chaque comédien mériterait un prix pour leur interprétation, en particulier le jeune garçon. La suite du film nous emmène là où ne nous y attendions pas mais accentue cette idée de liens sociaux légitimes ou non. Palme d’Or au Festival de Cannes 2018, « Une affaire de famille » est une œuvre pleine de tendresse et remarquablement optimiste.