All these life

John May, voila un homme seul, ni heureux, ni malheureux. Un homme simple, qui ne sort pas de sa routine, il fait son travail et celui-ci lui tient à cœur. John, le prénom de monsieur tout le monde, May, qui évoque l'incertitude mais qui laisse apparaître de l'espoir. Ce nom colle parfaitement au personnage, parfaitement incarné par Eddie Marsan dont on peut ressentir son dans son rôle. Il enterre les gens qui, comme lui, sont seuls, oubliés par le monde. L’œuvre de sa vie est de rendre un dernier hommage a ces gens pour qu'ils ne partent pas seuls, qu'ils vivent à travers la mémoire de quelqu'un, ou au moins à travers la sienne. C'est d'ailleurs là que le titre original est parfaitement cohérent.

L'alternance entre le silence et la musique s'intègre parfaitement dans les différents plans, pour être en parfaite harmonie avec le détails des différents sons tels que le changement de page de l'album photo, les bruits de pas ou encore les voitures qui passent, chacun de ces sons joue un rôle dans la réflexion de notre protagoniste et nous permet de mieux le comprendre.
De manière général, le plans sont un peu grisés et désaturés (comme sur l'affiche enfaites), pour mettre en valeur une fois de plus la solitude et ce côté un peu fade et triste de la situation devant laquelle nous nous trouvons rapidement.
On remarque aussi que chaque moment de silence sert à mettre en avant une certaine évolution de l'intrigue malgré qu'ils nous montrent à quel point John est seul, plongé dans ses pensées à rechercher les proches des défunts mais inconsciement il cherche à se construire une vie et avoir lui aussi des proches, des amis, des gens qui pourront être la pour lui.
D'ailleurs la construction de ces différents plans me rappelle un peu The Grand Budapest Hotel car ils sont généralement de face ou de profils, et on y voit John qui s'y déplace, comme si le temps s'était arrêté et qu'il n'y avait plus que lui, la terre s'est arrêté de tourner. les quelques mouvement qu'on y voit sont suggérés par les éléments extérieurs comme les véhicules qui sont de passage.
Tiens c'est drôle, cette phrase ne devait pas se trouver la mais "de passage", avec un peu de recule et étant donné la thématique du film, je trouve que le réalisateur nous mène a une réflexion sur le fait d'être simplement de passage nous aussi. Aussi bien dans cette salle sombre sur notre siège, mais également de manière général dans la vie, à nous poser la question de l’existence et nous rappeler qu'on ne fait que passer sur terre à travers le temps et que chaque vie de représente qu'un instant t.

Maintenant c'est plus délicat, comment ne pas parler de la fin alors que le titre français est lui même une belle fin? C'est une question de point de vue, elle a su me tirer une larme, tant par sa tristesse que par cette lueur d'espoir qui vint enfin a s'exprimer par John mais finalement par tout son entourage, par ses amis, par sa "famille". Une œuvre touchante et marquante qui essai simplement de nous ouvrir les yeux et qui finalement nous aide un peu à relativiser.