Vies minuscules
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John May est un homme de bien, discret, comme il en existe peu. Une vie cadrée, sans fantaisie, répétitive dans son quotidien, toujours les mêmes trajets, toujours les mêmes repas, toujours les mêmes petites habitudes. John May est un être transparent. De ceux que l’on ne remarque pas, ni comme voisin, ni comme collègue, ni comme homme. Mais la vie de John May est ailleurs, liée directement à son job. Il doit rechercher les familles ou proches des défunts avant leur inhumation. Et John May de se faire un point d’honneur à s’acquitter de cette tâche avec minutie et humanisme, au point d’assister lui-même aux funérailles quand il n’a pu retrouver personne. Ainsi coule la vie de cet homme jusqu’au jour où la mécanique s’enraye… D’une simplicité redoutable et d’une force émotionnelle toute en retenue, Uberto Pasolini nous livre un film en état de grâce, très bien écrit et parfaitement orchestré. D’aucuns y verront une bluette sentimentalo-réductrice, pourtant c’est tout le contraire qui rayonne à l’écran ! « Une belle fin » est un véritable plaidoyer contre l’individualisme dans lequel on s’enferme tous un peu (que sait-on vraiment de son voisin d’en face ?) et c’est une brillante leçon d’humanisme que nous transmet John May personnifié par un Eddie Marsan bouleversant en « petit homme » au cœur trop grand, qui a fait son crédo de ramener un peu d’humanité aux défunts quelque soit leurs parcours. Voilà une belle réussite émotionnelle sobre et perspicace. Tout à la fois terriblement accablante dans le sens où elle titille nos scrupules mais surtout pleine d’espoir car il n’est jamais trop tard pour faire le bien…
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le 28 avr. 2015
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