Londres 1940, le Blitz et un tournage pour soutenir le moral des citoyens britanniques. On peut faire confiance à la cinéaste danoise Lone Scherfig (Une éducation, Italian for Beginners) pour délivrer un film nuancé, sensible, sentimental mais pas trop. Dans Their Finest, le meilleur est dans la façon dont une femme prend peu à peu confiance en elle et réussit à faire son chemin dans l'écriture de scénario, dans un métier où les hommes dominent. Mais le contexte de la guerre permet cette entorse aux règles qui prévalaient alors dans nombre de métiers, et pas seulement en Angleterre. Si l'exposé de la situation est riche en détails, on est en revanche frustré par le peu d'informations données concernant l'héroïne du film, et au manque de profondeur dans sa psychologie. C'est là où les qualités de la cinéaste, sa pudeur notamment, peuvent aussi constituer un frein à notre adhésion à une histoire qui manque de ferveur et de rythme, voire même d'émotion, jusqu'à la dernière demi-heure, bien plus probante. Gemma Arterton est comme toujours impeccable de même que l'exquis et ironique Bill Nigh. Par ailleurs, il est "amusant" de voir que le film dans le film retrace un épisode de la retraite de Dunkerque. Avec moins de bruit et de fureur que chez Nolan, on s'en doute, mais, étonnamment, ces scènes naïves et patriotiques sont celles qui déclenchent le plus de palpitations.