Une certaine rencontre par Maqroll
Un très bon petit film, un de plus, à mettre au crédit de cet auteur absolument méconnu qu’a été Robert Mulligan, uniquement cité en général pour Un été 42, qui est loin d’être ce qu’il a fait de mieux. Après Prisonnier de la peur, Les Pièges de Broadway et quelques autres, il tourne en 1963 ce film où Nathalie Wood et Steve McQueen (impeccables et touchants) tiennent les deux principaux rôles. Mulligan a été, comme peu de cinéastes ont pu l’être, le cinéaste du quotidien, de la banalité de ce peuple américain héritier de ses racines européennes (ici ce sont des familles d’origine italienne qui sont montrées) qui lutte pour vivre dans le travail et qui cherche un peu de rêve dans l’amour. Le scénario est simple mais efficace, surtout dans sa première partie où les deux amants d’un soir se retrouvent embarqués dans une galère dont ils se sortiront finalement avec intelligence et humour. Les personnages secondaires sont très bien étudiés et campés par des acteurs convaincants, l’intrigue est l’occasion de scènes plaisantes et la fin offre un très beau moment de cinéma lorsque la caméra s’éloigne du couple pour les situer au cœur de la foule qui grouille dans la rue (merci King Vidor !). Un film à découvrir, comme toute l’œuvre de Mulligan.