Quoi de mieux qu'un merveilleux anachronisme, voir une petite insulte envers ce film très touchant qu'est "Une certaine rencontre" pour commencer une critique ?
L'histoire s'ouvre sur une foule accompagnée d'une musique qui chouchoute les oreilles. Angie est une jeune femme bien mal en point. Enceinte jusqu'au cou - c'est une expression, évidemment, car un bébé qui sort par la bouche c'est plutôt inadéquat, d'ailleurs, c'est le tout début de la grossesse, donc l'expression ne tient pas, alors disons - ou plutôt depuis peu, elle se retrouve dos au mur. C'est qu'elle a couché avec le beau Steve McQueen, Natalie Wood. Oui, effectivement, elle s'appelle Angie mais j'ai oublié de préciser qu'il s'agissait de Natalie. D'ailleurs, et tout comme Portman, c'est Natalie et non Nathalie. Il me semble utile de le préciser. Un peu comme Nathalie Baye, sauf que c'est Nathalie pour le coup mais si on avait écrit Natalie, on aurait dû dire Natalie et non Nathalie donc évitez de vous tromper là aussi si jamais, un jour, ça s'écrit Natalie au lieu de Nathalie.
Elle retrouve son Rocky, qui est donc Steve, et va pas lui mettre un couteau sous la gorge mais quand même, hé viens là pour voir mon badaud, juste pour voir, t'es un beau salop de m'avoir mise en cloque mais maintenant il faut assumer mon gugus, on féconde pas les gens comme on mange des cornichons ici. Ni une ni deux, après un temps de réflexion d'à peu près une seconde et demi, il se dit qu'il est gravement dans le pétrin. C'est qu'il a déjà quelqu'un dans sa vie, lui, t'es marrant. Donc Natalie, enfin Angie, elle propose de couic, vlam. Ben vlam quoi, vous avez compris. Rupture conventionnelle du bébé quoi. Terminé, avortement en somme. Ils réunissent l'argent mais c'est compliqué, ils ont pas assez sur eux et sont surtout radins je crois. Mais bon, honnêtement, et là c'est le critique qui parle, c'est comme Naulleau à Lalane quand il lui dit : je suis ton critique, ben voilà, donc honnêtement ils sont dans la mouise car Angie elle a une famille ma caille, c'est pas de la rigolade. Les gars ben y sont collants, y sont pas très subtils, la mamma elle gueule dans tous les sens, et quand je dis la mamma je parle pas de laaaaaaa mammaaaaaaaa de Aznavour hein, je te parle de "Mamma elle t'a dit de mettre tes chaussons tu les mets bordel de Dieu". Ben ouais mais le carrelage est froid aussi, elle a raison de péter sa durite la mère poule.
Ensemble, tout devient possible comme dirait un personnage de Blanche-Neige. Alors, à deux, ils affrontent tout plein de questions de l'époque. C'est un peu un film avant-gardiste en fait, un truc un peu polémiste, c'est un peu le Godard de l'émancipation de la femme ce film. Non mais après faut ouvrir son esprit évidemment. J'ai vu Pierrot le Fou de Godard y'a pas longtemps, pas mal mais bon c'est pas hyper bien calqué sur l'histoire du tueur en série. J'espère que l'Affaire SK1 ça va être mieux sérieusement.
Après, je ne vous raconte plus le film. Mais j'ai trouvé du Ken Loach un peu. Ca y est, le mec qui n'a aucune culture cinématographique et qui raconte des bêtises pour faire le cake. Non mais si, un peu. L'aspect très social du film, dans les messages qu'il délivre, par exemple la question du mariage, de l'amour, de l'avortement, de la famille, de la place de la femme dans un couple, au travail. Je trouve même qu'il s'agit-là d'un bon écho pour l'homme, voir où sont les limites, les désirs de la femme, qui elle est et vers quoi elle veut tendre. Parce que moi c'est pour ça que je laisse ma mère faire la cuisine à chaque fois, je croyais qu'elle voulait faire la cuisine bordel. Mais maintenant je vais l'aider, parce que c'est l'égalité des sexes. Après bon voilà c'est une femme au foyer donc voilà ma mère il faut aussi que ben voilà elle fasse les tâches ménagères quoi, non mais voilà après je ne l'oblige pas ni rien mais c'est voilà quoi. Pour en revenir à l'aspect social, ce qui est stupéfiant c'est qu'il se traduit même dans une multitude de scènes où le bruit alentour est décuplé. Les personnages sont ancrés dans un espèce de quotidien qui les écrase complètement et qui empêche toute fuite. Trop de responsabilités. A la fin, c'est comme si Natalie Wood était libérée. Elle fait partie du bruit ambiant, elle a réussi à se fondre dans la masse. A devenir quelqu'un. A devenir soi-même. Ben voilà tu en as eu de l'analyse ma gueule.
Si vous n'êtes pas convaincu par ma critique, et je peux le comprendre, sautez sur le film rien que pour la robe de soirée de Natalie à la fin. J'ai capturé un plan, un seul, je m'étais un peu assoupi donc j'ai pris vraiment au hasard, je ne regardais même plus l'écran. J'étais là, j'ai appuyé sur la touche. A tous les coups c'est un plan complètement random mais bon, tant pis.
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