L'empirique fait de nous de grandes personnes
Le double sens de ce titre. C'est déjà le fait que Jenny est poussé par son milieu et son cursus scolaire pour rentrer à Oxford, prestigieuse université anglaise. Or, c'est aussi le fait que la jeune femme aime pour la première fois un homme plus âgé qu'elle. Cette expérience, dont elle découvre tous les soubresauts, met à jour la vérité d'un jeu qui la dépasse.
Est ce le fait que le film soit ancré dans les années soixante avec un style so british qui implique qu'il conquiert d'emblée le spectateur? Je serais tenté de répondre par l'affirmative. Pour ma part, j'estime qu'Une éducation est aussi un hymne à l'école buissonnière ( dans tous les sens du terme ), aux chemins de traverse et à l'amour grisant. Le couple défendu par Carrey Mulligan et Sarsgaard est vraiment séduisant car il démontre son incongruité, ses limites et son "évidence". Le spectateur ne voudrait pas que leur idylle vacille mais il est obligé de se rendre compte que le charmant jeune homme qui séduit Jenny n'en est pas à son coup d'essai.
L'épilogue nous montre une Jenny qui a appris de cette expérience et c'est bel et bien le but de son voyage. Avec espièglerie et timidité, la jeune femme ne montre pas du tout d'abattement dans les derniers mouvements de la voix off. Et Jenny a retenu dans sa propre vie l'essentiel de la leçon de sa prof de lettres: "l'action fait le personnage".