Une enfance. Celle de Jimmy, treize ans et de son frère Kévin (portés par deux graines d'acteurs brillants).
Un père absent, une mère droguée, impuissante et un beau père violent (un Pierre Deladonchamps méconnaissable) noyé dans le même vice que son amie.
A en croire le synopsis, on frôle le cliché, le drame social déjà vu et revu au cinéma.
Pourtant Philippe Claudel nous peint ici le portrait réaliste et touchant d'un garçon qui essaye, tant bien que mal, de vivre son enfance comme les autres dans un environnement mouvementé.
On oublie alors le cliché tant les personnages sont attachants et bien joués.
"Je rêve jamais moi" déclame Jimmy à son instituteur pourtant on croît reconnaître le parfum de l'insouciance quand il passe la porte de chez lui, et qu'il quitte son quotidien hostile pour aller contempler la vie, bercé par la douce bande originale de Ray Lamontagne, on le surprend à rêver. Mais quand la réalité le rattrape, la musique s'arrête net pour laisser de nouveau place aux cris.
Puis ce qui devait arriver arrive. Le drame qui soulage. Un poids qui pesait lourd disparaît.
On voit alors enfin un sourire juvénile se glissait sur le visage de Jimmy qui nous regarde dans un superbe regard caméra (qui nous ramène forcément à celui d'Antoine dans les 400 coups).
Alors je souris, moi aussi, l'enfance commence peut être ici.