Si la forme du film reste très liée a son époque avec un Technicolor balbutiant et une façon de filmer reconnaissable entre mille, il est étonnant de retrouver dans ce film de 1937 des thèmes très avant-gardistes sur les relations homme-femme.
Un homme qui souhaite se mettre en retrait pour "partir au moment propice", qui séduit une jeune provinciale non pas juste pour compléter son tableau de chasse mais en croyant réellement en son aura, qui priorise la carrière de sa femme à la sienne qu'il sent déclinante (malgré une pluie de blessures narcissiques pour lui comme par exemple son nom qui disparait de l'affiche) qui part se mettre au vert avec elle dans une caravane (ce qui donne lieu à des scènes savoureuses), qui lui prépare un repas avec la scène poignante des sandwichs et qui tente par tous les moyens de ne pas écouter les commentaires désobligeants et misogynes sur le fait que c'est sa femme qui "fait bouillir la marmite".
Tout cela nous parait normal, mais à une époque où le seul rôle de la femme était de tenir une maison et de faire des enfants (cf Les noces rebelles par exemple qui se passe 30 ans après...) ces propos étaient révolutionnaires.