A tous ceux qui jugeraient - pourtant à raison- trop insipide et rempli de longueur le déjà pas ouf remake de Bradley Copper, cette version donne à relativiser. C'est en effet un énorme tunnel d'ennui que de se coltiner ce deuxième remake tout droit sorti des années 1970, nous rappelant comme un coup violent dans la gueule que cette période n'a pas donné que du bon en termes de cinéma.
C'est donc aux coté de Barbara Streisand et Kris Kristofferson que l'on est invité à redécouvrir l'histoire intemporelle d'A Star Is Born - oui, ça commence mal. Redécouverte qui se fait tout d'abord par une modification du métier des personnages qui passent du rôle vedettes hollywoodiennes à celui de pseudo-rockstars peu réalistes. Ce sera, hélas, la seule originalité notable de cette relecture poussive globalement composée dans sa première partie de scènes musicales interminables et oubliables, puis dans son second acte d'un des plus grands combats de mauvais jeu d'acteur : Kris jouant le bad boy rocker de manière tout à fait insupportable et ridicule face à Barbara et sa dégaine monolithique de cocker battu. Le film oublie au passage toute la critique du star system qui faisait l'intérêt des précédents, la réduisant à un discours basique et peu appuyé. Cet excellent scénario sur la fabrique des idoles en est de fait transformé en une banale histoire d'amour niaise au possible, atteignant son paroxysme avec la scène où Esther croit que Howard est revenu à la vie car la radio joue un de ses enregistrements - j'ai failli faire un malaise.
Il n'y a donc pas grand chose à garder dans ce film, c'était tellement nul qu'à un moment je me suis surpris à penser à mon travail et passer un meilleur moment.