Une exécution ordinaire par ClémentCad
Marc Dugain est peut-être, selon certains, un très bon écrivain, il n'en reste pas moins que ce premier passage derrière le caméra semble une bien mauvaise reconversion pour l'auteur, qui ferait mieux de laisser de vrais réalisateurs adapter ses romans.
Certes, André Dussolier campe vraiment bien ce Staline en fin de vie cherchant désespérément à recourir à divers rebouteux, tout en ne perdant rien de son sadisme et de sa cruauté. Et Podalydès fait un bon concierge d'immeuble.
Mais ces deux points positifs mis à part, il ne reste strictement rien de ce film. Carion avait au moins eu le mérite de faire parler les russes... en russe (l'affaire Farewell), alors que Dugain se décide à faire parler ses personnages en français, tout en laissant les méchants agents du KGB teinter leur diction d'un accent russe digne des plus mauvais James Bond. Non content de nous montrer Staline, Dugain fait aussi intervenir le grand-père d'un certain.... Poutine, qui tombe véritablement comme un cheveu sur la soupe et n'a absolument rien à voir avec le reste du film.
La mise en scène est quant à elle absolument désastreuse, et les plans plus moches les uns que les autres, vaguement agrémentés de couloirs assez glauques filmés en diagonale afin de donner un semblant d'originalité. Et difficile de ne pas rigoler lorsque Marina Hands apprend la mort de Staine... Dugain s'efforce de souligner ce soulagement plus qu'attendu (il est mort... le film va bientôt se terminer, la libération est proche) avec un horrible fondu blanc autour de celle-ci. Marina Hands qui interprète d'ailleurs horriblement mal cette "guériseuse", passe donc son temps à pleurer... quelle actrice, alors que la relation qu'elle entretient avec Edouard Baer est la plus anti-sentimentale qui puisse exister.
Bref, un film vu il y a déjà un an, mais qui reste toujours autant en travers de la gorge