Le postulat de départ de cet homme riche qui s’ennuie trouvant une famille pour appréhender ce que cela veut vraiment dire paraissait improbable.C’est sans compter la présence dramatique de Benoît Poelvoorde faisant voler cet à-priori.Son personnage de Pierre-André, genre de Bill Gates blasé avant l’heure, révèle subtilement le sens de sa démarche.C’est un homme ayant oublié la signification de la famille car la sienne était dysfonctionnelle à la base.En rencontrant Violette et sa famille recomposée, l’isolement volontaire de Pierre-André va se briser petit à petit. Il va redécouvrir le partage, la conversation sur tout et rien et par dessus tout, l’attachement. Un jeu incroyable de Poelvoorde faisant taire le fanfaron pour faire ressortir un clown blanc pas si irrécupérable.En face de lui, Virginie Efira dans le rôle de Violette,maman de milieu modeste combative, incarne de prime abord les manques de Pierre-André ( la spontanéité, la joie et la volonté de cueillir les bons moments dans la vie).Le spectateur se dit d’emblée que son rapprochement avec cet homme solitaire, maniaque et lunatique est impossible.C’est sans compter sur les moments fondateurs de leur vraie relation amoureuse.Si vous les acceptez, le film vous réjouira dans son art du contrepied dans la comédie.C’est véritablement l’intérêt et la force d’une famille à louer. Si les contes de fées sont pour vous des histoires à dormir debout, ne regardez pas le film. On notera la présence de trés bons seconds rôles avec François Morel, Philippe Rebbot et Edith Scob. Les mains tendues vers la richesse de la mixité sociale et le vivre ensemble malgré les différences font vraiment du bien. Quand les galères du quotidien ou existentielles reculent pour l’expression franche et bienvenue du feel-Good, le voyage vaut bien évidemment la peine.