Deuxième film brésilien que je vois de la part de Walter Salles (aidé ici à la réalisation par Daniela Thomas) et il y a encore un petit quelque chose qui coince dans cette fresque nationale, sociale, chorale et familiale. À vrai dire dès le positionnement de la situation initiale, on sait déjà grosso modo de quelles difficultés on va nous parler et même si on ne peut pas prédire la trajectoire de l'ensemble des personnages, il n'y a pas vraiment de surprises quant au programme. C'est le portrait d'une réalité sociale crue, celle d'une famille confrontée à la pauvreté : une mère seule élève ses quatre fils, elle-même enceinte, pour un total de cinq pères différents. Il faudrait revoir "Central do Brasil" pour observer plus méticuleusement les différences, mais j'ai la sensation qu'on raconte à peu près la même chose, mais selon un mode d'expression très différent.


En marge du portrait national, de la situation d'urgence dans les favelas, de la crise identitaire qui fractionne tout le pays, les quatre frangins se cherchent. Et c'est le petit souci narratif / scénaristique du film, à trop vouloir compartimenter les identités un effet catalogue ressort de manière un peu désagréable. La mère courageuse et désabusée, donc, qui se ruine la santé pour essayer de subvenir aux besoins de la famille. Denis, le coursier à moto qui va se retrouver "obligé" de recourir au crime pour sa vie perso. Dinho, le croyant qui a bien du mal à concilier tous les aspects de son existence. Dario, le footballeur presque professionnel qui voit dans le sport un moyen d'émancipation mais qui se trouve bloqué par son âge. Et Reginaldo, le plus jeune qui erre dans les rues de São Paulo à la recherche de son paternel. Tout ça est bien démonstratif, et on peut dire que la mise en scène misant tout sur le montage parallèle n'aide pas à alléger le message : la sensation qu'on veut nous fourrer l'émotion directement au fond de l'œsophage reste prédominante, indépendamment de la pertinence du discours de fond.

Créée

le 9 sept. 2024

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Morrinson

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