Waw deux épisodes de une heure! Ca c'est de la mini série! Maintenant, la question qui tombe, c'est : pourquoi ne pas avoir fait un film de deux heures?
Et bien simplement parce que cette histoire n'aurait pas marché sur deux heures. Simplement parce qu'il y a trop d'explication, trop de blabla, que c'est fort bien rythmé et que la scission imposée entre deux épisodes permet au spectateur de se rafraîchir avant de reprendre ; tout d'une traite ce serait lourd! Dramaturgiquement parlant, c'est aussi l'odéal car il n'y a pas vraiment d'objectif à atteindre, tout est dans la reconstitution. Donc tout voir d'une traite serait certainement plus barbant, alors que couper d ela sorte empêche justement le spectateur de se rendre compte qu'il n'y a pas vraiment d'objectif pour l'héroïne... du moins jusqu'au deuxième épisode.
Néanmoins, le film tourne un peu à vide dans ce deuxième épisode. Parce que l'on ne sait jamais vraiment de quoi veut parler l'auteur au delà de cette reconstitution. Le parallèle entre les meurtres et la vie de famille de l'héroïne ne me paraît pas assez abouti et ainsi les derniers plans évoquant l'insouciance d'une famille presque 'normale' m'a semble peu pertinent.
La mise en scène est plutôt agréable. La reconstituion n'est pas évidente (sans doute le budget limitait il la possibilité de bien marquer la décennie), mais quelques éléments viennent rappeler que tout cela s'est déroulé il y a trente ans (les lunettes bien sûr). De même, le réal parvient à ne pas polluer son découpage de plans inutiles et encore moins d'effets de mode. C'est sobre, c'est efficace.
Ce qui marque le plus est certainement le travail des acteurs. Emily Watson prouve qu'elle ne mérite vraiment pas cette sousexploitation, tout ça parce qu'elle n'est pas bimbo tandis que Dominic West confirme son immense talent dans la peau d'un tueur en série.
Enfin, dernier point intéressant à mon goût, et finalement plus intéressant que le jeu d'acteur, c'est ce point de vue particulier sur des tueurs en série. Habituellement on nous montre ces personnages durant leurs actes de violence, lorsqu'ils ont la liberté de choisir leurs victimes ; dans cette mini série, il s'agit d'une inculpation et de reconstitutions verbales (pas de flash back ouf!) ; les personnages discutent et tentent de percer la vérité (on sait qu'ils sont coupables mais il faut plus de preuves). C'est plutôt original comme approche, mais je suppose que ça a déjà été fait auparavant.
Bref, Appropriate Adult est une bonne série ; il y a quelques problèmes de scénario pour rendre le tout véritablement plus fun, mais la courté facilite le pardon à ce propos. Reste donc de très bonnes performances d'acteurs et une mise en scène efficace.