Une femme de confiance
7.1
Une femme de confiance

Téléfilm de Julian Jarrold (2011)

Waw deux épisodes de une heure! Ca c'est de la mini série! Maintenant, la question qui tombe, c'est : pourquoi ne pas avoir fait un film de deux heures?

Et bien simplement parce que cette histoire n'aurait pas marché sur deux heures. Simplement parce qu'il y a trop d'explication, trop de blabla, que c'est fort bien rythmé et que la scission imposée entre deux épisodes permet au spectateur de se rafraîchir avant de reprendre ; tout d'une traite ce serait lourd! Dramaturgiquement parlant, c'est aussi l'odéal car il n'y a pas vraiment d'objectif à atteindre, tout est dans la reconstitution. Donc tout voir d'une traite serait certainement plus barbant, alors que couper d ela sorte empêche justement le spectateur de se rendre compte qu'il n'y a pas vraiment d'objectif pour l'héroïne... du moins jusqu'au deuxième épisode.

Néanmoins, le film tourne un peu à vide dans ce deuxième épisode. Parce que l'on ne sait jamais vraiment de quoi veut parler l'auteur au delà de cette reconstitution. Le parallèle entre les meurtres et la vie de famille de l'héroïne ne me paraît pas assez abouti et ainsi les derniers plans évoquant l'insouciance d'une famille presque 'normale' m'a semble peu pertinent.

La mise en scène est plutôt agréable. La reconstituion n'est pas évidente (sans doute le budget limitait il la possibilité de bien marquer la décennie), mais quelques éléments viennent rappeler que tout cela s'est déroulé il y a trente ans (les lunettes bien sûr). De même, le réal parvient à ne pas polluer son découpage de plans inutiles et encore moins d'effets de mode. C'est sobre, c'est efficace.

Ce qui marque le plus est certainement le travail des acteurs. Emily Watson prouve qu'elle ne mérite vraiment pas cette sousexploitation, tout ça parce qu'elle n'est pas bimbo tandis que Dominic West confirme son immense talent dans la peau d'un tueur en série.

Enfin, dernier point intéressant à mon goût, et finalement plus intéressant que le jeu d'acteur, c'est ce point de vue particulier sur des tueurs en série. Habituellement on nous montre ces personnages durant leurs actes de violence, lorsqu'ils ont la liberté de choisir leurs victimes ; dans cette mini série, il s'agit d'une inculpation et de reconstitutions verbales (pas de flash back ouf!) ; les personnages discutent et tentent de percer la vérité (on sait qu'ils sont coupables mais il faut plus de preuves). C'est plutôt original comme approche, mais je suppose que ça a déjà été fait auparavant.

Bref, Appropriate Adult est une bonne série ; il y a quelques problèmes de scénario pour rendre le tout véritablement plus fun, mais la courté facilite le pardon à ce propos. Reste donc de très bonnes performances d'acteurs et une mise en scène efficace.
Fatpooper
7
Écrit par

Créée

le 9 janv. 2013

Critique lue 900 fois

3 j'aime

Fatpooper

Écrit par

Critique lue 900 fois

3

D'autres avis sur Une femme de confiance

Une femme de confiance
chtimixeur
7

Le retour de McNulty

Cette histoire de serial killer à l'anglaise est une bonne petite surprise de la chaîne ITV. Dominic West (McNulty dans The Wire) y est assez exceptionnel dans un rôle de tueur un peu attardé, et sa...

le 7 oct. 2011

4 j'aime

Une femme de confiance
Fatpooper
7

La tristesse du tueur

Waw deux épisodes de une heure! Ca c'est de la mini série! Maintenant, la question qui tombe, c'est : pourquoi ne pas avoir fait un film de deux heures? Et bien simplement parce que cette histoire...

le 9 janv. 2013

3 j'aime

Une femme de confiance
guiyom
7

Critique de Une femme de confiance par guiyom

Retour sur une histoire effroyable (que nous ne connaissions pas) dans le monde des faits divers anglais. Le duo Dominic West / Emily Watson est vraiment inspiré et porte les deux épisodes qui...

le 25 janv. 2024

1 j'aime

Du même critique

Les 8 Salopards
Fatpooper
5

Django in White Hell

Quand je me lance dans un film de plus de 2h20 sans compter le générique de fin, je crains de subir le syndrome de Stockholm cinématographique. En effet, lorsqu'un réalisateur retient en otage son...

le 3 janv. 2016

122 j'aime

35

Strip-Tease
Fatpooper
10

Parfois je ris, mais j'ai envie de pleurer

Quand j'étais gosse, je me souviens que je tombais souvent sur l'émission. Enfin au moins une fois par semaine. Sauf que j'étais p'tit et je m'imaginais une série de docu chiants et misérabilistes...

le 22 févr. 2014

121 j'aime

45

Taxi Driver
Fatpooper
5

Critique de Taxi Driver par Fatpooper

La première fois que j'ai vu ce film, j'avais 17ans et je n'avais pas accroché. C'était trop lent et surtout j'étais déçu que le mowhak de Travis n'apparaisse que 10 mn avant la fin. J'avoue...

le 16 janv. 2011

108 j'aime

55