Oser se jeter à l'eau...

Il faudra un jour arrêter de faire coïncider Bacri et bougon.
Voilà un film que je revois, ce soir, avec plaisir, bien qu'il soit mâtiné d'une grande tristesse, je l'avais vu à sa sortie puis une fois encore, une fois seulement, jusqu'à ce soir.

Dans ce film, Bacri, alias Jacques, est aimé, presque par hasard au détour d'un désir, et se découvre capable de cet amour, drapé de la pudeur qu'ont celles et ceux qui donnent à l'amour une place trop importante et trop rare.

Une femme de ménage s'entend d'une équivoque, celle de qui tient propre un intérieur mais aussi un couple. Si la femme est au centre du titre, l'homme de ce couple n'est pas en reste. C'est là où Bacri, dans sa subtile interprétation, vient donner du relief là où il n'y en avait plus, du mouvement dans le temps et l'espace là où tout devenait stagnant et immobile.
Le décalage temporel, parce qu'il me semble que c'est du temps qu'il s'agit, de la temporalité entre le héros, Jacques, et là où Laura l'emmène, prend tout son sens quand d'être une ou la femme de ménage, elle devient la femme du ménage.

Bacri c'est un regard sur la vie, une façon toute particulière de voir les choses telles qu'elles sont, et de les souligner telles qu'elles devraient être dans son regard à lui.
Tout le charme de Bacri émane de ce film, charme dont j'ai finalement peu entendu parler. Et pourtant il en a du charme et du charisme. Toutes les nuances ou presque de son jeu y sont.

Emilie Dequenne y est parfaite et ce couple d'un instant passe le virage de leur vie dans une élégance et une douceur, mais surtout une belle humanité de celles et ceux qui décident de traverser leur vie plutôt que de la regarder passer.
Un film à voir et à revoir.
Bonne séance !