Sorti en 1938, The Lady Vanishes (aka Une femme disparaît) est l'un des films les plus connus de la période anglaise d'Alfred Hitchcock, aux côtés de Sabotage et Les 39 Marches. C'est aussi son avant dernier film britannique avant de partir direction Hollywood pour filmer Rebecca, qui sera son premier film américain en 1940.
Dans le hall d’un hôtel perdu quelque part en Europe centrale, des voyageurs de toutes les nationalités sont informés de l’important retard du train censé les ramener en Angleterre. C'est alors que la jeune Iris (la jolie Margaret Lockwood) fait la connaissance de la gouvernante et veille dame Miss Froy, ainsi que du jeune et très séducteur Gilbert (l'excellent Michael Redgrave). Passé ces 20 premières minutes de présentation, le film nous embarque ensuite dans un huis-clos dans un train. Et c'est alors que la vieille dame disparait ...
Une femme disparaît est un film difficile à analyser et bien étrange sur plusieurs aspects. Déjà le film est clairement divisé en trois parties. L'introduction dans l'Hôtel est très poussive et les 20 premières minutes m'ont paru interminables. On se croirait dans un Vaudeville, dont le ton ne colle vraiment pas avec le cinéma d'Alfred Hitchcock. Mais dès qu'on embraque dans le train avec Iris et Gilbert, là le film décolle enfin et on retrouve toute la maestria du maitre du suspense. Iris et Gilbert mènent l'enquête, elle pleine d'énergie et lui charmeur, pour retrouver la vieille dame disparue.
Alfred Hitchcock arrive à maintenir le suspense avec brio pendant presque une heure, mais voilà que 20 minutes avant la fin, tout est révélé au spectateur et à nos deux protagonistes. Cette révélation arrive bien trop tôt avant la fin du film, qui a alors bien du mal à se conclure convenablement. Cette troisième et dernière partie se résume en une fusillade sans grand intérêt, puis se termine sur l'arrivée du train en Angleterre, pour nous délivrer un dernier message dont on s'est désintéressé depuis bien longtemps déjà. Le film n'a clairement plus rien à nous dire à partir du moment où il nous révèle son pot aux roses et il aurait dû se finir là dessus, 20 minutes avant la fin.
Une femme disparaît n'est pas l'un des plus grands films d'Alfred Hitchcock, la faute à un mélange de tons qui ne prend pas toujours. C'est tout de même un très bon film de sa période anglaise, grâce à une intrigue très prenante avec un jeu de piste dans le train très bien construit, ainsi qu'un humour parfois (mais pas toujours) fort savoureux. Le film vaut aussi d'être vu pour son duo d'acteurs têtes d'affiche (Margaret Lockwood et Michael Redgrave) très complices et attachants, ainsi que quelques seconds rôles très amusants (le couple d'hommes anglais fans de cricket).
Au final, Une femme disparaît est une jolie petite comédie policière fort bien menée. On regrette juste le rythme inégal (une introduction trop longue et un final dispensable) et certaines situations assez ridicules (le combat avec le magicien et la séquence de coups de feu dans le train à l'arrêt). On prend tout de même énormément de plaisir à suivre l'enquête de nos deux héros et ce jeu de piste très efficace.