Je ne vois pas ce que les critiques américaines pouvaient reprocher à ce film, tant il n'est pas qu'un simple film de suspense attachant et jubilatoire, mais aussi une véritable alerte politique, sonnant l'arrivée du fascisme italien et des nazis. Tout le charme anglais réside dans ce film, avec son humour détaché et pince-sans-rire, ses intrigues à tiroirs, ses personnages secondaires irrésistibles - les passionnés de crickets en l’occurrence (d'ailleurs sont-ils homosexuels ? Je me posais la question) - et son personnage principal à la fois machiste et gentleman.
L'histoire prend son temps pour démarrer et se conclut sans la complexité que l'on pouvait attendre, mais c'est pas grave, tout cela étant un prétexte du cinéaste pour s'amuser avec ses personnages, pour rire un dernier coup avant que les choses se gâtent, en paradoxe avec le malaise politique qu'il instaure, si on excepte la fusillade presque finale.
D'ailleurs, serait-ce le seul plaisir non morbide d'Alfred Hitchcock ?