J’avais beaucoup aimé les deux films de Sergei Loznitsa que j’avais vus. My Joy et Dans la brume sont des films exigeants et comme je dis (de moins en moins) souvent qui se méritent. Une femme douce (en compétition à Cannes cette année, reparti bredouille) partait sur les mêmes bases. Mise en scène radicale, voir minimaliste (avec un côté très documentaire), scénario réaliste (librement inspiré de Dostoïevski), interprétation théâtrale mais impeccable (formidable Vasilina Makovtseva qui ne décroche pas un seul sourire de tout le film). Un beau portrait de femme, dont on ne connaitra jamais l'histoire ni l’origine, qui se bat pour avoir des nouvelles de son mari incarcéré. C’est intriguant et prenant. On part donc sur les bases du chef d’oeuvre quand intervient cette scène onirique qui, sans tout mettre définitivement par terre, gâche un peu l’ensemble et nous plombe un dénouement qui n’en est pas vraiment un pour le coup. Le réalisateur y voit là une métaphore sur la Russie d’aujourd’hui (qui donne encore moins envie d’y aller), certes, mais dans le même temps il nous perd un peu...Le film ne manque donc pas de qualités mais nous laisse malheureusement quelque peu sur notre faim. Dommage, cela partait très bien...
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